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 Echanges minuscules | Basius

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MessageSujet: Echanges minuscules | Basius   Echanges minuscules | Basius EmptyVen 22 Déc - 13:52

Une dernière maquette que Basil pose dans sa mallette en cuir noir, et elle y glisse lentement dans le grand vide qui s'y cache. C'est la troisième qu'il aura à proposer, donc la troisième qu'il met dans sa petite valise magique qu'il referme. Tout entre là dedans, parce que c'est magique et c'est pratique. Puis Basil ajuste sa chemise bleu ciel, vérifie qu'elle rentre bien dans son pantalon bleu marine. Il aime le bleu, depuis Poudlard. Puis il met sa bonne vieille veste en velours côtelé à l'intérieur de laquelle il enfonce sa baguette et transplane à destination.
Derrière lui il laisse un appartement caché sous un capharnaüm incroyable. Il serait temps de ranger un peu, mais il n'a ni le temps ni l'envie ni la tête à ça.

Mais elle est où, sa tête ? Elle est bien loin de tout cela, elle est quelques jours dans le passé, quand Basil a retrouvé un vieil ami d'enfance, qu'il avait connu un an à Poudlard puis une fois de temps en temps certains étés, avant de perdre de vue pendant bien des années. Et ils s'étaient retrouvés, hasard d'une recommandation pour un appartement à rénover. Et que c'était un début de rencontre déroutante.
Basil avait toujours beaucoup admiré Caesius, parce qu'il était beau, impressionnant, il avait une prestance et une intelligence incroyable. Et de ne pas l'avoir vu pendant tant d'années, il aurait presque oublié de quoi tout cela s'agissait. Alors, le revoir maintenant que Basil était devenu un véritable adulte, ce fut déroutant, parce que toutes les questions qu'il s'était autrefois posé, sur leur relation, ce qu'elle était et ce qu'elle pourrait devenir, elles se posaient de nouveau. Avant, facile pour le jeune homme de se dire que non, il ne pourrait jamais y avoir quoi que ce soit entre eux deux, et que de toute façon ils ne se verraient presque jamais.

Mais renouer contact de la sorte, ça en relance des interrogations. Est-ce qu'il pouvait y avoir quelque chose entre eux ? Est-ce que Caesius jouait au moins dans la même cour que Basil ? Est-ce qu'il serait intéressé par quelqu'un d'aussi simple et bas que Basil ? Ce dernier, il avait été complètement perdu pendant sa première visite, le cerveau occupé par toutes ces questions, si bien qu'il paniqua complètement quand on lui apporta la confirmation claire et nette que oui, oui, et oui.

Ensuite vînt l'extase d'années bafouées d'espoirs gâchés. Après tout ce temps, Caesius s'intéressait à Basil, il le trouvait visiblement bien, à son goût, tout ce qu'il fallait, sinon tout cela ne se serait pas passé. Et la suite, on la connaissait.

Et le hic, l'accroc, le « un léger imprévu, rien de grave. » C'était peut-être jouer la petite fille fragile que d'y attacher de l'importance, mais pour Basil c'était important. C'était blessant. Était-ce tout ce qu'il représentait aux yeux de l'homme qu'il avait admiré inconditionnellement pendant tant d'années ? Rien de plus qu'une conquête comme les autres, une surprise, agréable ou non, mais pas très importante de toute manière.

Basil valait mieux que cela, et ce n'était pas forcément se prendre pour le roi du monde que de se le dire. Il valait mieux que de voir sa tête accrochée au dessus d'une cheminée comme un vulgaire trophée de chasse. Caesius se plaignait sans cesse de ceux qui n'en voulaient qu'à sa beauté, à son charme surnaturel, mais il en profitait bien et avait visiblement pris l'habitude de ne pas respecter quand chose que sa propre personne.

Et d'un autre côté, il l'aimait, Caesius. C'était trop tôt pour parler d'un véritable amour, mais Basil l'avait toujours beaucoup aimé, beaucoup admiré, et c'était cela qui formait la base de leur relation, au moins dans l'une des deux réciprocité. Au moins, avoir si rapidement appris qu'il n'était qu'un « léger imprévu, rien de grave » l'avait remis à sa place. Basil, ce cœur d’artichaut, aurait vite fait de se faire des idées, alors que finalement il n'y avait rien entre eux, que de simples échanges de sueur.

Alors, Basil apparut directement devant sa destination, devant la porte de chez son client. Il vérifia une dernière fois son apparence, se recoiffant, remontant lunettes rondes, puis frappa à la porte.

Perdu dans le doute, pensif, il ne savait trop à quoi s'attendre. Il serait moins timide, moins vierge effarouché que la dernière fois, c'était sûr, mais il devait encore prendre sa décision de ce qu'il oserait faire avec Caesius, de s'il osait se rabaisser au rang d'homme objet pour lui ou non. C'était mal parti en tout cas, si la question se posait encore, c'était uniquement par respect pour les bons souvenirs qu'ils avaient autrefois créé, il y avait de cela bien des années.

Et la porte s'ouvrit, et Basil vit l'homme avec son sourire et ses cheveux et son visage en général, et sa magie aussi, celui qui était à l'origine de tous ses doutes, et en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire Quidditch, il n'y en avait plus un seul.

Basil sourit en voyant Caesius. Putain de vélane.
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Invité
MessageSujet: Re: Echanges minuscules | Basius   Echanges minuscules | Basius EmptyVen 22 Déc - 14:26



échanges minuscules


Une boucle, de ces jolies boucles de temps, qui recommencera encore, comme une roue qui tourne sur elle-même, dans un petit bruit grinçant. Les heures iront et viendront , mais ces moments seront des ères en eux-mêmes, des secondes volées à ces vies trop rapides et trop furieuses pour vous. Tu t'étais douté que ça recommencerait, tu l'avais redouté et espéré à la fois. Tu t'y plongera avec toute l'extase que tu pourras, avec dans un recoin de ta tête, une petite alarme qui sonnera. La sonnette à questionnements. Tes interrogations, tu les feras taire en embrassant Basil comme si ta vie en dépendait. Ta raison, peut-être, oui, risque de s'effilocher avec ces doutes que tu attraperas, de plus en plus nombreux. Parce que, Basil, tu ne pourras pas le jeter comme une chaussette du jour au lendemain. Tu l'apprécies. Tu l'aimes, même, d'une certaine façon. Mais plutôt que vous confronter, en parler, tu esquiveras le sujet, maître anguille, et vous continuerez vos jeux, vos baisers, et votre dose d'oubli pour la journée sera servie. Tu aimeras ces moments, parce qu'ils seront devenus un peu plus que superficiels : tu parleras de toi, oh certes, toujours théâtralement. Mais il y aura ces pépites de vérité, où sans dévoiler ta véritable nature, laide et de ruines grisâtres, tu montreras un bout de toi, du génie des potions que tu es, passionné des mélanges et de magie. Basil te verra t'exciter pour un rien, tout enthousiaste comme un gamin. Tu aimeras son visage, dans ces moments-là. Mais vous saurez - vous devrez savoir - que si cette mascarade a des relents de vérité, ce ne sera que trop parcimonieusement. Cela ne vous mènera à rien - tu ne voudras pas briser Basil. Mais tu continueras. Parce que tu aimeras ça.

Tu te feras beau, toujours coquet, allant même jusqu'à lui offrir une écharpe, ou un flacon du parfum qu'il avait apprécié, la dernière fois, sur toi. Comme si, aussi romantique qu'elle soit, l'idée de porter le même parfum pourra combler cet abysse qui se creusera doucement. Parce que, de fil en aiguilles, ce sera ainsi : vous resterez confinés dans cet appartement. Vous ne sortirez pas. Car vous ne serez pas un couple. Pourtant, tu continueras de le payer, pour qu'il fasse ces maquettes - belles, sûrement, fonctionnelles, mais à côté de lui, putain, comme tu t'en foutras. Tu n'aurasd'yeux que pour lui. Avide de lui, comme un affamé. Tu t'intéresserais sûrement à son travail, si tu avais le cerveau en fonctionnement. Mais il court-circuitait beaucoup trop de nerfs en toi. Tu ne verras que lui et c'était trop dangereux.

Tu t'en rendras compte, oui, de ce danger. Pourtant, tu caresseras ses cheveux, ses yeux, tu baiseras sa bouche, pour mieux oublier. C'est ton puits, Basil, où tu te jetteras à corps perdu comme dans la mer de ses yeux. T'aimerais presque être un autre, parce qu'un autre aurait le courage de poser des limites. Toi, t'es silencieux sur ce qui devrait être dit, tu babilles de questions volages et de couleur de la soie, d'huiles pour cheveux et de fêtes, où Basil ne mettra pas les pieds. T'es un putain de vélane, mon gars, égoïste. Tu t'en voudras, pour ça, d'être ce que tu es, et tu en viendras à la conclusion chagrine que Basil n'acceptera jamais cela, d'être uniquement un parmi d'autres, sans réelle connexion. C'est humain, c'est triste, oui. Tu lui en voudras pour ce qu'il n'a pas encore fait - t'abandonner, toi et ton orgueil, toi et ton égoïsme, toi et ton incapacité à aimer correctement. Le présent n'est qu'une question de temps. Tu reviens à cette fois-là, où vous vous êtes revus. Embarrassés. Gênés.

*********

« Bonsoir, Basil, entre je t'en prie. » T'as encore le coeur qui cogne de le revoir comme ça, si peu de temps après vos premiers ébats. T'avais essayé d'oublier son visage, ses caresses et sa présence, mais ça te revient comme un boomerang. Tu souris, délicatement. « Je suis curieux de voir ce que tu m'as amené. » Ton regard flotte entre la mallette et lui - sans questionnement, tout en sous-entendu. Vous pénétrez dans le loft. Cette fois-ci, pas d'accueil à coups d'alcool de cerise, juste une odeur de café frais. « J'étais en train de travailler. » Mais ton ton léger indique que Basil ne te dérange pas. Sur le petit bureau sous l'escalier menant à la mezzanine, des notes, avec des annotations et des dessins aux tracés délicats. Est-ce qu'on peut dire que même ton écriture est vélane ? « Toujours cette potion d'animagie. » Tu indiques du doigt la cafetière posée sur une table, et les deux tasses - ainsi qu'une théière au style asiatique en métal foncé absolument adorable, à tes yeux. « Installes-toi, sers-toi, il y a du thé aussi. Je finis juste, et je reviens. » Tu mets quelques minutes à finir ton croquis de la feuille de jonchecharme. Tu en profites pour retirer ta veste - t'es habillé encore mieux que d'habitude, avec un boléro de brocart de soie crème sur ta belle chemise blanche aux manches de dentelle. T'es princier. Pour Basil. Tu vas t'installer avec lui, le regard doux, les joues empourprées, et tu te dépêches de te servir une tasse de thé à l'orange. Tu invites du regard ton vis-à-vis à commencer, après avoir jeté un regard à la mallette. Autant être un peu professionnels, cette fois. Pour le moment, du moins. T'as envie de frôler son genou du tien. Tu te retiens, difficilement.

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MessageSujet: Re: Echanges minuscules | Basius   Echanges minuscules | Basius EmptySam 23 Déc - 7:45

A peine la porte s'était-elle ouverte que Basil se retrouvait projeté comme en enfance, comme au bon vieux temps où ils n'avaient pas autant de problèmes, voire quasiment aucun. Alors, gamin, Basil n'avait qu'une envie, c'était d'impressionner Caesius, de le rendre fier comme s'il était son père, dans un complexe d’œdipe déformé et malsain.

Alors, silencieux et souriant, Basil s'exécute et entre dans le loft. C'était comme si tout ce qu'il s'était dit auparavant n'avait plus lieu d'être, il s'était retrouvé happé dans son orbite, dans le trou noir qu'était sa perfection. Plus rien n'en ressortait, pas même une once de bon sens. Il ne restait que l'architecte, béa et ridicule qui accepterait que l'on fasse de lui tout et n'importe quoi. Pourtant, il n'était pas aussi obnubilé par Caesius qu'auparavant, il arriverait très bien à se concentrer, à travailler, à lui montrer ce qu'il avait à proposer pour cette rénovation. Basil était bien moins troublé qu'auparavant parce qu'il savait où s'en tenir, désormais, à peu près. La partie de lui qui était sous l'emprise de la beauté surnaturelle de son nouveau compagnon, c'était sa capacité à tout lui pardonner, à lui en vouloir. Sa fierté, peut-être aussi, qu'il mettait de côté sans concessions parce qu'il était irrésistible, parfait, tout ce que Basil pouvait bien rechercher, sans se rendre compte qu'il pouvait aussi très bien être tout le contraire.

Caesius lui intime de s'installer, au même endroit que la dernière fois et de se servir du café ou du thé. « Pas de soucis ! » Basil n'y manque pas, il prend sans un bruit l'une des tasses et y verse l'eau chaude aromatisée d'un thé. Pas de lait dans le coin, tant pis, il boira cela brut. Puis en attendant que la boisson refroidisse un peu, l'architecte pose sa veste rapidement pliée sur l'accoudoir du fauteuil sur lequel il s'assoit ensuite. Il pose sa mallette sur ses genoux, la déverrouille d'un léger coup de main et l'ouvre pour y plonger entièrement les bras et en sortir ses trois maquettes ; comme des maisons de poupées, plus petites, plus précises, beaucoup plus belles, toutes identiques de l'extérieur. Mais d'un coup de baguette, un seul, son toit et les murs qui cachent la vue disparaissent, son intérieur s'anime de petites silhouettes humaines indiscernables qui lisent, travaillent, dansent, dorment, vivent.
On peut tout observer à l'intérieur des minuscules lofts qui logent sur la table basse ; les minuscules meubles, les bibelots, toute la décoration qui s'offre à son client. Si on tourne autour de la maquette, on peut tout y voir, même l'intérieur des murs autrefois invisibles, parce que leur intérieur est visible, il n'y a que leur extérieur qui se camoufle pour laisser voir au travers, histoire que ça ne gâche pas la vue.

L'architecte n'était pas peu fier de son travail, il y avait passé plusieurs heures, l'esprit embrumé par son client qui n'était pas des moindres, qu'il avait besoin de rendre fier malgré la légère rancœur qu'il éprouvait encore ces jours-là.
Tout devait être parfait, Basil devait être parfait. Beau, impeccable, irréprochable, mais surtout inaccessible à sa majesté Caesius, rien que pour l'énerver.
Alors bon, tout était tombé à l'eau depuis que le charme vélane du dictateur des besoin de Basil avait repris du service. Ce besoin vengeur d'être parfait s'était changé en une nécessité de faire plaisir, d'être agréable à regarder parce que ça faisait toujours plaisir. Terminé l'envie de frustrer, tout ce qu'il voulait maintenant c'était combler. Et il s'en voulait un peu de s'être vexé si facilement. Après tout, « un léger imprévu, rien de grave », c'est ce qu'aurait dit Basil à sa place aussi. Peut-être.

Une fois tout installé,l'architecte trônait fièrement au milieu de son travail acharné et s'impatientait un peu de recueillir l'avis de son client et amant.
« Du coup, t'avances bien sur ta potion ? J'espère qu'on pourra choisir son animal, quand même... » commentait-il alors, pour briser le silence autrement qu'en trépignant d'impatience. Dans ses mains, la tasse de thé qu'il buvait petit à petit. « Du coup tout est installé, je t'attends pour avoir ton avis éclairé. »

C'était presque professionnel, pour l'instant. Basil n'était pas naïf au point de croire qu'ils en resteraient là où tout était resté la dernière fois, mais il était assez intelligent pour savoir que chaque chose devait avoir sa place. Il y avait un temps pour tout. L'architecte était payé pour travailler chez Caesius, c'est donc ce qu'il ferait. Pour le reste, c'était le reste du temps. Donc ils profiteraient davantage l'un de l'autre une fois que tout était terminé.

Alors, voyant Caesius arriver, Basil tapotait rapidement sur l'accoudoir de son fauteuil intimant à Caesius de s'asseoir juste à côté de lui. « Installe toi ici, que je te montre tout. » Il y avait un temps pour tout, mais ce n'était pas une raison pour ne pas profiter de sa proximité, de son odeur, de sa chaleur.
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MessageSujet: Re: Echanges minuscules | Basius   Echanges minuscules | Basius EmptySam 23 Déc - 18:52



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Tu te souviens avec envie de vos discussions avec Ademar. Que ne payerais-tu pas pour qu'il soit là, avec toi, invisible âme capable de t'aiguiller, de te conseiller sur la bonne marche à conduire. Tu te souviens déjà de ce qu'il a pu te dire, puis tu oublies. Parce que Basil est là, et que sur son chemin, d'autres souvenirs refont surface, comme des nénuphars au bord de l'eau, éclatants et beaux. Mais déjà, tu fuis - pour une bonne raison, professionnelle cette fois. Ton travail est là, des tas de notes, devant cette tige séchée de jonchecharme, aux baies rabougries. Mais c'est là des mois de recherches sur ses fonctions premières, ses excipients possibles dans une potion ou des crèmes. Et tu as été ton premier cobaye, comme toujours. Ta plume rature la feuille, dans un élégant trait d'encre. Mais tes pensées sont ailleurs. Encore heureux que tu n'aies plus que ce croquis à faire.

Tu retournes dans le salon, après avoir remis de l'ordre dans tes affaires sur ton bureau. Tu te sens mieux, comme si c'était sous ton crâne que t'avais fait le ménage. Un bon coup de balai sur ta tête, oui, que tu mérites ! Tu te sens idiot, crétin, quand tu repenses à la dernière fois. Pas si beau que ça. Et il était parti, comme ça, sans former le ballet gêné habituel, ne sachant quel geste faire, quel baiser donner, ou même si il en faut. Disparu, pouf, comme ça, le temps d'un clignement de paupières, d'un voilage de cils, d'un battement de coeur. « J'y travaille toujours. Je n'en suis pas encore là. A toute potion, il faut son antidote. Quand bien même tu pourrais te changer en tigre du bengal, encore faut-il que tu puisses revenir à ton état premier » que tu dis, avec un sourire en coin. Et ça te plait, par Merlin, de parler de ça à un novice, parce qu'Ademar et toi vous savez ce que cela représente, et combien la complexité de la chose te rend le sujet difficile. Tu hoches la tête à l'invitation de Basil, tu changes de place - l'accoudoir te semble à la fois invite lascive et endroit dangereux, mais tu y poses tes fesses menues, et tu regardes, ébahi.

T'as jamais eu à voir ce genre de choses, et t'es impressionné. Et ça doit se lire sur ton visage : ta bouche forme un O parfait, tes sourcils haussés, alors que tu détailles toutes les idées magiquement montrées sous ton nez. Tu te recules enfin au son de sa voix, clignant des yeux, déglutissant. Merde. C'est un bon boulot. Tu le penses vraiment. Merde, t'y croyais pas jusque là, et tu te prends une claque. Deux, même. Comment tu as pu ne pas croire en Basil ? Mais la vérité est là : tu ne l'avais vu que comme un gosse, et soudain, il devenait une espèce d'inconnu, incroyablement talentueux d'après ce que tu en voyais. Et t'avais pas cru en lui. Ca l'aurait anéanti, de le savoir. Comme ça te détruisait un peu, toi, de te connaître aussi connard. « Tu as des commentaires à faire, des explications à donner ? Ou je dois juste regarder ? » Tu sais pas comment ça marche, mais au son de ta voix, on te sens ému. Par Circé. Basil est un vrai puits de génie. T'y crois, soudain, très fort. Tu le regardes, et tes yeux montrent ton sentiment, cette émotivité qui t'étreint. Il a travaillé si fort pour toi - t'as envie de croire qu'il y a mis son coeur. « Ces petites maquettes, c'est ... incroyable. Je n'en avais jamais vu. C'est si ingénieux. » Tu te penches pour les regarder de plus près, jambes croisées, poitrail en équerre. T'es fasciné, réellement - ta curiosité est piquée au vif, te permettant de te concentrer sur autre chose que la proximité brûlante de Basil. Chaque seconde où tu ne le vois pas lui mais le fruit de son travail est sensé t'apaiser. Dommage, c'est le contraire. T'es sincèrement touché de voir son boulot. Par pour ce que c'est, mais pour ce que ça représente. « Basil, c'est ... Fantastique. Tes idées sont incroyables. » Tu te redresses et te tournes vers lui, le regard brillant, l'air éperdu et enfantin. Comme un gamin à qui on offre le secret désir de son coeur dont il ne savait rien. T'en es tout retourné, crétin à demi-humain que tu es.

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MessageSujet: Re: Echanges minuscules | Basius   Echanges minuscules | Basius EmptyLun 25 Déc - 9:48

Pouvoir revenir à son état normal, c'était peut-être le plus important, oui, comme l'expliquait Caesius. Revenir comme on l'était avant, comme si rien n'avait changé, seulement grandit de ses nouvelles expériences. De ce que l'on a enfin pu faire, que l'on pensait infaisable, inaccessible, incroyable. Basil n'y connaît rien, en potions, mais les retours en arrière c'est son dada. Tant de choses qu'il aurait fait différemment. Avec sa mère, avec sa sœur, avec son père et avec sa boutique. Avec Aspen, avec Caesius, avec tous ceux qui avaient croisé son chemin. Tous ceux pour qui tout était terminé, mais qui peut-être dans un autre monde continuait encore.

Avec Caesius, ça ressemblait à quoi, de revenir en arrière ? Un aîné inaccessible, que l'on aurait presque oublié mais dont l'impact sur son cadet n'était pas négligeable. Une aspiration, une source d'inspiration, quelques vœux tombés à l'eau et pas mal de solitude, un trou laissé, que l'on continue de creuser et qui se fait plus béant à chaque fois que l'on pense à y regarder. Parce que quand on le rebouche enfin, on a la tête ailleurs, trop loin d'ici pour penser à aller vérifier. C'est pas plus mal. Puis, quand on se retrouve encore à y jeter un coup d’œil, on se voit pris d'assaut par sa profondeur. Et quand, vexé, Basil rentrait chez lui après n'avoir servit que d'objet, il se voyait avalé, englouti, gobé, insignifiant grain de poussière qui en jonche le fond. Et quand il revenait, sûr de lui mais qu'il devait faire face à Caesius, fidèle à lui même, si beau et si envoûtant, c'était toute sa maison qui s'effondrait, bâtie sur le sable que l'on pense suffisant pour reboucher ce gouffre de solitude. Et les ruines de cette maison, elles participaient à combler cette solitude. Mais ce n'étaient que ruines. Factices, tristes, qu'il faudra bien déblayer un jour.

Et en attendant, Basil se sentait complet, plein en la présence de Caesius, d'un réconfort sans nom. Alors il cédait, et ne lui en voulait pas de n'être qu'un objet. Il en avait peut-être besoin, aussi, Caesius, d'un peu de compagnie, ça ne devait pas forcément être facile d'être dans sa peau non plus.

Et voilà comment d'un peu de sang magique, dilué dans ses veines comme dans une parfaite potion, Caesius changeait ce que Basil pouvait penser de lui aussi facilement que l'on appuie sur un interrupteur.

« Basil, c'est ... Fantastique. Tes idées sont incroyables.  » entend-t-il. Des compliments qui viennent lui bercer les oreilles. Tout ce qu'il voulait entendre, tout ce qu'il avait toujours voulu entendre. Venant de la personne, à ce moment précis, dont l'avis importait le plus au monde, à ses yeux. Le tout démultiplié par sa présence vélane, sa chaleur vélane et sa beauté vélane. Et sa voix, elle est différente d'auparavant. On peut sentir qu'il croit en ce qu'il dit. Il est moins sûr, moins hautain qu'avant. C'était comme ce sourire ravageur qu'il avait offert en cadeau à Basil quelques jours auparavant. Ce sourire moins travaillé, authentique, imparfait, donc sacrément plus efficace.
« Les commentaires c'est à toi de les faire, c'est toi le client c'est toi qui décide » répondait simplement Basil. Il né répondait rien aux commentaires, parce qu'il ne s'attendait pas à ce que cela fonctionne aussi bien, et à chacune de ses éloges, il s'enfonçait encore un peu plus dans le piège de sa beauté surnaturelle. Basil, lui, n'était pas forcément quelqu'un de très expressif. C'était quelqu'un qui adorait en silence, qui le faisait sentir, mais ne le dirait peut-être jamais. Et tandis qu'il parlait, il passait un bras dans le dos de Caesius, un peu surélevé du haut de son accoudoir. De sa main, il attrapait la taille de Caesius. « Merci » lâchait-il finalement, alors qu'il ne regardait maintenant plus que lui et le caressait lentement, un sourire discret au bord des lèvres, beaucoup plus visible dans ses yeux comme toujours.
Mission accomplie, peut-être, parce que le temps d'un instant, Basil était si fier, il se sentait si beau, si important.

******

Allongé sur Caesius, Basil jouait à glisser le bout de son doigt un peu partout sur le torse de l'autre homme. Il aimait cela, ces moments de silence, de calme et de plénitude, quand on se sentait si proche l'un de l'autre. Dans le canapé, une belle pièce d'ameublement que Basil avait tenu à essayer, ils se reposaient après avoir bien profité l'un de l'autre comme ils savaient le faire. Ce n'était pas la première fois qu'ils le faisaient, pas la deuxième non plus, ils commençaient à prendre leurs aises l'un avec l'autre, à force d'habitude. Cela faisait plus d'une semaine qu'ils s'étaient retrouvés.
C'était l'un de ces moments pendant lesquels ils pouvaient se parler, libres de préjugés, de toute crainte, et de toute pensée qui viendrait leur embrumer l'esprit.

Caesius était plus beau que jamais, conquérant, fier, homme, et Basil ne pouvait détacher ses yeux de lui. Ça lui arrivait souvent, et il se retrouvait à fixer sur lui un regard de petit garçon admiratif devant un père capable de l'impossible.
« Cae...? »

Un diminutif sorti d'un autre temps, quand tout était plus simple il y avait plus d'une décennie, pour le sortir de ses pensées baladeuses et se l'approprier le temps d'une conversation, d'une confession.
« Tu te souviens, le premier jour, la première fois qu'on s'est... revus ? Quand je t'ai dis que t'étais pas si beau que ça... »
Attente d'une réaction de sa part. Silence calme, doux, peut-être un peu long mais pas gênant pour autant, parce que Basil arrive enfin à mettre des mots sur ses pensées. Des plaies qui se rouvrent peut-être, que l'on vient suturer au cas où elles étaient déjà en train de suppurer. Par crainte de te perdre, Cae.
« J'ai bien senti que tu l'avais mal pris, mais tu m'as pas laissé finir. »

Évidemment qu'il y avait autre chose à cela. Basil n'était pas du genre à dire à quelqu'un qu'il était moche juste pour la beauté du sport, non non.
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