smoke and troubles (call)

Let's be nothing.
I heard it lasts forever.

(HATE) ≈ Callum… Il n’y a qu’une seule chose essentielle à comprendre à son propos. Ces années passées l’ont brisé, le jeune écorché vif. Des années passées à haïr, à maudire, à envier en vain un idéal qu’il n’effleurera jamais de ses mains usées par le sang et la poussière. Élevé dans l’idée qu’il n’était bon à rien, qu’il n’était rien tout simplement, il a fini par se définir ainsi. « À quoi bon luter ? » Se demandera-t-il. « À quoi bon résister, c’est dans ma nature. S’il y a bien une chose que je sais faire c’est détruire, tôt ou tard, tout détruire. » Affirmera-t-il le sourire aux lèvres, les veines probablement gorgées d’un alcool si fort qu’il pourrait confondre un lutin pour un géant, et tout de même tenter de l’assommer d’un poing vacillant porté par la rage. Il déteste tout Callum. Il déteste sa famille, ses amis, ses conquêtes, sa fiancée… Sa belle petite gueule d’imbécile. Il se déteste en fait, c’est surtout ça le problème. Puisqu'à force d’être traité comme un vulgaire elfe de maison il a fini par se voir ainsi lorsqu’il s’observe dans ce foutu miroir qu’il a tant de fois réduit en miettes. Mais il ne vous le dira pas ça, car malgré son esprit embrumé par toutes les saloperies qu’il ingère sa fierté elle ne s’effondre pas. Et lorsque son monde se sera consumé cette fierté sera tout ce qu’il restera de lui.

(DESPAIR) ≈ Le benjamin de la maison Yaxley n’a jamais été très intelligent. Perspicace peut-être, mais pas intelligent. Incapable de réaliser une potion correctement, de lancer un sort sans représenter un danger pour les autres ou d’intégrer l’histoire de cet univers aux mille facettes qui l’entourait il n’était pas grand-chose en arrivant à Poudlard. Juste un gosse à la lignée aussi pure que le cristal, un gosse fragile et désabusé. Cela changea lorsqu’il monta sur un balais, lorsqu’il se révéla être bon dans quelque chose, lorsqu’il intégra l’équipe de quiddich de Serpentard. Sa première passion, son dernier rêve pulvérisé. Car même ce seul exploit ils réussirent à le lui retirer. Après tout qu’est-ce que le sport dans cette ascension qu'est la conquête de la consécration ? Ce n’est ni prestigieux, ni glorieux, du moins pas à leurs yeux. « J’ai mieux à faire que d’assister à ce passe-temps ridicule. » Disait son père de sa voix sèche et haut perchée. Oui… C’est à ce moment qu’il cessa d’espérer et commença à nourrir cette haine enfouit en lui depuis si longtemps. Une haine qu’il laisse désormais s’exprimer à travers sa batte, son exutoire, ou du moins l’un d’entre eux.

(ADDICTION) ≈ Vingt-cinq ans et déjà alcoolique, c’est triste me direz-vous. Et pourtant ce n’est que la surface visible de cet iceberg de tristesse qu’est son existence. Il but pour la première fois lorsqu’il était en quatrième année, le soir du réveillon de Noël et premier qu’il passa à Poudlard. Seul. S’il ne faisait à cette époque toujours pas preuve d’une intelligence remarquable il n’en restait pas moins rusé et c’est une ruse qui lui permit de voler une bouteille d’hydromel au vieux Ogg. C’était une vieille bouteille poussiéreuse, probablement d’un autre siècle tout comme son propriétaire, et qui contenait un liquide marron au goût atroce, mais qu’il s’efforça de vider jusqu’à la dernière goûte avant de le rendre peu de temps après aux abords des cachots. A présent ses yeux imbibés du même alcool parviennent toujours à tenir la cadence après trois ou quatre bouteilles, bien qu’il préfère assurément le whisky pour noyer la solitude et le dégout qui l’envahissent chaque jour. Et malheureusement ce n’est sans doute pas son plus gros problème tant sa consommation de potions en devient ridiculement excessive depuis quelques années. Philtres de paix dans la journée – pour l’aider à ne pas frapper à la gorge le premier venu, dit-il –, felix felicis et solutions de force avant chaque matchs importants pour ne pas encore tout gâcher et enfin potions de sommeil après un dernier verre pour un repos dénué de rêves, pour tenir les cauchemars éloignés. Voilà son quotidien, voilà le véritable iceberg qui se cache sous la surface.

(VIOLENCE) ≈ « Il se déteste en fait, c’est surtout ça le problème. » Affirmais-je plus tôt. À vrai dire, ce n’est pas tout à fait vrai. Callum il s’aime dans la douleur. Cette douleur il la ressent, elle le fait se sentir en vie plus que toute autre chose. Il a toujours été celui qu’on observe du coin de l’œil, le regard mauvais, celui dont on se tenait éloigné par peur qu’il finisse par planter ses crocs dans la chaire innocente. L’isolement et l’ignorance le conduisirent à la tristesse. La tristesse le conduisit à la haine. Et sa haine ne pouvait s’exprimer, à défaut de trouver des mots plus intenses que ceux qu’il connaissant alors, que par la violence. Il se forgea cette réputation de chien fou lorsqu’il était à Poudlard où il n’hésitait pas à menacer et persécuter, à provoquer et enflammer, à bousiller plus qu’il ne créait si bien qu’il fut un jour menacé d’expulsion, et cette réputation ne l’a pas lâchée depuis lors. Bon nombre de ses coups furent portés tandis qu’il s’imaginait faire face à son frère, l’héritier si parfait, un désir qu’il tenta plusieurs fois d’assouvir sans véritable succès. S’il parvient à s’extirper de son calvaire lorsqu’il se trouve sur un balai ce n’est cependant pas suffisant. Il lui faut plus, il lui faut de quoi se lâcher l’animal. C’est pour cette raison qu’il a rejoint un club de duel clandestin à Londres, un de ceux où l’on ne met les pieds que par amour de la violence gratuite. Un endroit duquel on sait que la probabilité de ne pas en ressortir est élevée. Si ses sortilèges et maléfices ne sont pas parfaits ils le sont néanmoins assez pour mettre à terre les plus prétentieux qui osent encore lui faire face. Et lorsque la magie ne suffit plus rien ne vaut le frisson de deux poings s’entrechoquant. Il a déjà tué dans sa fièvre furieuse… Une seule fois. Le sang qui jonche ses phalanges l’est au propre comme au figuré.

(AND EVEN MORE HATE) ≈ L’amour ne lui manque pas. Le premier et durant longtemps le seul qu’il ait connu était celui que sa mère lui portait autrefois, un amour fugace qui se dissipa aisément sous le poids de l’amertume qui lui portait son mari. Un amour creux. Puis elle débarqua dans sa vie… Elle, elle l’aime d’un amour sincère et tendre. « Laisse-moi t’aider, je t’en prie… » Lui demandait-elle en faisant glisser ses doigts gracieux sur son visage balafré. Elle fut la première à lui tendre la main, à voir plus en lui que ce que les autres pouvaient déceler. Elle avait cette capacité d'effleurer sa carapace, de briser ses défenses pour finalement atteindre l’enfant traumatisé se cachant derrière la bête déchainée. Pourtant elle ne resta rien de plus qu’une amie à ses yeux, et ce même lorsque les deux familles décidèrent de les unir. Pas une fois il ne lui mentit, mais ne pouvant aller au-delà de cette décision les deux n’eurent d’autre choix que de s’y résoudre. Jamais il ne pourrait l’aimer en retour, car s'il s'efforce de profiter des charmes de ces tentatrices depuis son adolescence le conflit s’est installé au plus profond de lui. Le conflit d’éprouver cette attirance malsaine, ce goût pour ceux dont la force parvient à le percuter de plein fouet et balafrer ce visage qu’elle continue de caresser de ses doigts gracieux. Un conflit qu’il repousse par honte d’être une fois de plus différent, d’être une fois de plus exactement comme son père le décrivait à l'époque : un déchet.

10 octobre 63 › Callum pousse ses premiers cris dans l’une des chambres luxueuses du manoir familial Yaxley. Prémices d’une tourmente accablante, Irwin Yaxley ayant des doutes sur la fidélité de son épouse, Helena Yaxley née Nott, ne reconnait pas en lui la prestance de ses ancêtres, ne reconnait pas sa descendance lorsqu’il plonge son regard dans celui du nouveau-né. 06 octobre 70 › Première manifestation de ses pouvoirs à quelques jours de son septième anniversaire, fruit de dures journées de labeur, toutefois bien trop tard pour n’être autre chose aux yeux de son père qu’un incapable à défaut d’être un vulgaire cracmol. Malgré que ce dernier ait évincé tout soupçon après avoir fait boire du veritaserum à bien aimée, Callum surprend néanmoins une conversation entre les deux époux. « Ce n’est pas mon fils. Il n’est rien d’autre qu’un bâtard inutile. » Parvient-il à comprendre à travers la porte en bois massive. Des années de désintérêt et de mépris lui éclatent en plein visage. Depuis ce jour sa mère, affligée par les accusations de son mari, commence à le traiter avec ignorance. 25 janvier 71 › Durant des mois de souffrance silencieuse à ressasser les propos de son paternel le cadet décide de confronter son ainé Aloysius, héritier choyé et jeune prodige, pour obtenir des réponses à ses questions. Il comprend sans mal dans son discours désintéressé que sa pensée rejoint celle de leur père. Pris de colère et incontrôlable, la première de nombreuses altercations éclate entre les deux frères de laquelle en résultera une plaie profonde à la tempe qui ne sera pas traitée correctement lui laissant ainsi cette immonde cicatrice comme rappel constant qu’il n’a pas sa place dans cette famille. Ce jour-là la neige était teintée de rouge et ce tableau restera à jamais gravé dans sa mémoire. Septembre 74 › Le jeune sorcier fait ses premiers pas à l’école de sorcellerie Poudlard et intègre sans surprise la maison Serpentard dans l’indifférence générale une fois encore sans surprise. La guerre initiée par le Seigneur des ténèbres occupe les pensées de toute la famille y compris les siennes. Peut-être aura-t-il le droit de siéger à leur côté s’il s’en montre enfin digne. Septembre 75 › Son habileté naturelle à manier un balai le pousse à passer les essais pour rejoindre l’équipe de quiddich de sa maison et sa hargne sur le terrain lui permet de l’intégrer en tant que batteur. Octobre 75 › Premier match de l’équipe. Toujours soucieux de l’attention que lui portent son père et Aloysius, son regard est rivé vers les tribunes en vain durant une grande partie du match. Callum, déstabilisé, ne voit pas le cognard arriver et le réceptionne trop tard ce qui provoque une fracture ouverte du poignet. Plus tard ce soir-là il reçoit une missive provenant du manoir Yaxley dans lequel Irwin lui exprime ce qui n’est pas présenté comme de la déception, puisqu’il ne fondait dès le départ aucun espoir en lui. Il mît du temps a s’en remettre totalement et aborde depuis une nouvelle trace indélébile de son échec venant toujours lui remémorer que ses efforts ne suffiront jamais. 75 à 77 › Callum se forge une réputation de chien fou au sein de l’école, l’agressif et indomptable bon à rien. Pris de force dans un tourbillon de ressentiments, il transforme sa tristesse en haine et se met à l’extérioriser à l’encontre de ses camarades. Il joue des poings pour apaiser ce qu’il considère n’être plus qu’un trou béant ayant remplacé son cœur désillusionné. Après quelques altercations s’étant terminées à l’infirmerie, il est menacé de renvoi étant donné son attitude et ses notes peu flatteuses. Ce n’est que grâce à l’intervention de l’entraineur et du capitaine de l’équipe que son exclusion se voit annulée pour être remplacée par une mise à l’épreuve. Ce jour-là, à l’ombre du saule cogneur, il se laisse enfin atteindre par la seule personne apte à voir clairement en lui et à l’aimer malgré sa notoriété de bête, un amour dont il ne pourra malheureusement jamais faire preuve en retour. 78 à 80 › Son comportement s’étant nettement amélioré, ne se faisant désormais plus prendre grâce à sa maitrise du sortilège d’amnésie, il est nommé capitaine de l’équipe de quidditch de Serpentard et parvient à remporter la coupe à deux reprises. A la surprise générale il obtient la note Acceptable à ses A.S.P.I.C bien qu’il ait été tenté plusieurs fois d’abandonner sa dernière année en cours de route.  81 › Callum trouve à contrecœur un emploi en tant que vendeur dans le Magasin d’accessoires de Quidditch en attendant d’obtenir une véritable place de batteur. Il passe en vain des essais pour de nombreuses équipes réputées à travers le pays et perd le reste de son temps au Chaudron Baveur où il loge régulièrement lorsque ses cuites sont trop intenses pour qu’il puisse retourner au manoir Yaxley, bien que celles-ci aient toujours eu le don unique de rendre sa famille un tant soit peu plus supportable mais le laissant en contrepartie en proie au désir intense d’en finir avec eux. En parallèle la guerre entre le Ministère et Seigneur des Ténèbres prend fin suite à la disparition de ce dernier et la famille Yaxley, qui ne sera pas inculpée pour complicité en tant que partisans et porteurs de la marque du fait de leurs nombreuses relations et leur discrétion légendaire, commence à faire profil bas. Avril 82 › Sa Flèche d’Argent et lui se voient finalement acceptés chez les Flèches d’Appleby. Août 82 ›  Le jeune homme est renvoyé des Flèches d’Appleby pour motif de comportement dangereux et d’agression envers l’un de ses adversaires. Il est cependant recruté quelques mois plus tard, en mars 83, par les Frelons de Wimbourne sous les conseils de son ancien capitaine au sein de l’équipe de quiddich de Serpentard et qui affirma se porter garant de ses légers problèmes d’agressivité. C’est ainsi que sous sa supervision le Yaxley intègre un club de duel clandestin notamment fréquenté par quelques criminels notoires et anciens mangemorts ayant échappés aux détraqueurs et à la potence. Il ne lui suffit que d’un seul duel pour lui permettre de faire jaillir l’étendue de sa rancœur sans que quiconque ne vienne l’en empêcher. 82 à 86 › Callum se forge un nom dans le sport qu’est le vol sur balais. Sa soudaine célébrité ainsi que son héritage familiale l’entrainent dans un monde luxurieux et nocturne qui ne pourrait le satisfaire amplement. Son addiction à l’alcool s’intensifie et il commence à prendre d’autres substances, notamment des filtres de paix et des potions de sommeil qui deviennent à partir de cet instant son quotidien. Octobre 86 à nos jours › A l’approche de son vingt-quatrième anniversaire Irwin, las que son fils le poivrot notoire n’ait pas encore trouvé de doigt auquel passé une bague bon marchée bien loin de l’ancestral trésor de famille se passant de génération en génération et ayant atterri à celui de cette Flint qu’il ne cesse d’observer avec dégoût, il décide de lui trouver une utilité et passe un contrat avec la famille Bulstrode puisque l’une de leurs filles entretient déjà des relations étroite avec le benjamin Yaxley. Les deux amis sont contraints de l’accepter et s’engagent dans des fiançailles qui durent toujours à l’heure actuelle, aucune date n’ayant été fixée pour la grande cérémonie qui les liera à jamais. Ils emménagent ensemble dans un vaste appartement londonien et depuis ce jour la condition de Callum ne s’arrange pas, la liste de ses addictions, comportements déviants et excès de rage continue de s’allonger de jour en jour sous le regard soucieux de sa promise.