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 puberty happened (BASIUS)

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MessageSujet: puberty happened (BASIUS)   puberty happened (BASIUS) EmptyLun 18 Déc - 15:36



puberty happened


― Tss que tu grognes, avant d'engloutir un énième martini-vodka-cerise. T'en es au niveau où l'ombrelle jaune et rose passerait sans problème. La couleur étrange de l'alcool n'atteint guère ton cerveau. T'as l'habitude de telles volutes. Tes potions n'ont jamais l'air très ragoutantes, pour être honnête. Cela n'enlève en rien à leur efficacité redoutable. Tu reposes avec un cliquetis cristallin le verre sur ton bar. Le son se propage avec une impression de vide - c'est que si ton loft est aussi beau et élégant que toi, il est aussi un peu vide. Comme toi. Ou alors t'es juste plein. Plein d'alcool et d'amertume. Tu hausses une épaule et va t'affaler sur ton sofa. L'ancien bâtiment que tu as reconverti t'offres un gigantesque salon, avec coin bibliothèque avec cheminée. T'as toujours aimé les livres. L'escalier apparent, en bois, mène à une mezzanine gigantesque elle aussi, toute de bois, de verre, de métal. Le tout a un côté très moderne. Mais l'agencement te déplaît. T'avais envie de tout bouger. De tout refaire. C'est pour ça que t'as appelé cet architecte qu'un client t'a chaudement recommandé. T'as envoyé un parchemin, un hibou, entre deux commandes. Un message rapide. Pas le temps, pas le temps, comme ce putain de lapin blanc. L'adresse, les idées, le montant que t'es prêt à payer. Prix d'or, tes doigts brûlent toute monnaie. T'es dépensier. T'as toujours habité dans le luxe, gamin pourri gâté. Ta noblesse de sang t'as toujours donné le sentiment que ce luxe coulait de soi. T'as vite déchanté, à la majorité. C'est avec un soin jaloux et possessif que t'acceptes, hargneusement, l'argent, la rente, que t'envoie ta petite soeur Philomèna. Qu'elle possède le pouvoir futur, dans votre famille, est un pied-de-nez : t'es l'héritier, le premier, le mâle. Mais l'affaire en est là : les femmes appartiennent à la famille, et enfantent pour elle. Les hommes sont comme des rebuts. T'es juste un déchet. L'alcool fait chanter tes veines, et tu siffles pour appeler ton chat, véritable clone de ton patronus. A croire qu'il est devenu réel. Salem, que tu l'as appelé. Et tu cries son nom, parce que tu sais pas quelle heure il est, quand arrivera l'architecte - si il arrive - et que tu te sens seul. Terriblement seul. Trop une loque pour songer à sortir. A retrouver des amis. Des amants. Homme, femme. Simple présence rassurante, le temps d'une nuit d'ébats. Pour te prouver que t'es vivant, que t'es capable.

― Salem. Salem, aux pieds, sale chat ! La loyauté des animaux, ton cul, ouai. Ce sale félin rapplique uniquement quand t'agites ses croquettes. Tu retournes te blottir dans un canapé rond. T'as l'impression d'étouffer, dans ton beau pull en cachemire beige ou écru, tu sais plus. T'entends enfin sonner. Ta baguette tombe de la poche de ton pantalon, un jean noir élégant. Tu la ramasse, et le temps d'une seconde, tu l'agites. Ton ivresse s'estompe, te laisse l'esprit clair. Tu remercies tous les dieux qui existent d'avoir inventé ce sort. Si utile, autrefois. Quand t'étais jeune. Tu files ouvrir, et sous le ciel plombé de la fin d'après-midi, dans cette ruelle donnant sur les quartiers sorciers, dans l'escalier donnant à côté de ta boutique, jusqu'à ton appartement, tu le vois. Si c'est l'architecte, il est drôlement sexy. Assez jeune. Plus que ce que t'aurais cru. Ses traits te semblent familiers. Bloodroot ? tu fais, et tu rates une grimace en voyant se faufiler, à vos pieds, l'éclair de fourrure noire, l'ingrat félin. Tu maugrées. Entrez, il va pleuvoir. Puis c'est pas comme si t'allais le laisser sur le pas de la porte. Faut bien qu'il fasse son boulot.

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MessageSujet: Re: puberty happened (BASIUS)   puberty happened (BASIUS) EmptyLun 18 Déc - 16:39

Un craquement sonore, une personne qui apparaît comme si elle se dépliait un millier de fois en quelques fractions de secondes, un léger frisson. Il faisait froid, ce jour-là, à Londres. Au moins, à Édimbourg, il faisait plus beau. C'était assez inhabituel pour être souligné, et assez désagréable aussi, ces changements de température en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Quidditch.
Basil pose sa légère mallette de cuir noir sur le sol, le temps de réajuster le col de sa chemise, de sa veste en velours côtelé. Il s'occuperait d'ajuster le bout de ses manches en marchant vers sa destination. Il savait où il allait, il connaissait le Londres sorcier par cœur. Il y avait passé, des heures à déambuler la tête en l'air, que ce soit avant ou bien après le début de sa carrière en tant qu'architecte. Tous les détails des façades, des immeubles, des constructions en tout genre, il devait les mémoriser, les comprendre et les décortiquer pour ressortir les lignes directrices de ce qui donnait au quartier son esprit si particulier.

Et Basil sonne chez son prochain client, dans un grand hangar réhabilité visiblement, de verre et de briques. Avant que la porte ne s'ouvre et que l'architecte puisse voir à quoi il aurait à faire, deux options s'offraient à lui ; la réfection complète du hangar pour que l'on puisse y habiter, ce qui serait tout de même assez intéressant, ou simplement un réaménagement d'intérieur, un peu moins drôle, mais bon. Après tout, Basil avait beau ne pas être architecte d'intérieur, il avait des compétences en la matière, et besoin d'argent.

La porte s'ouvre, sur un grand monsieur, classieux dans son beau pull en cachemire beige ou écru, Basil n'a jamais su faire la différence. Un rapide échange, « Bloodroot ?
-Monsieur Lestrat ? » et voilà que l'on propose à l'architecte d'entrer une fois le chat faufilé dehors. Au moins il ne traînera dans les pattes de personne et ne dérangera aucun croquis.
Basil s'exécute, et le voilà intérieur, déjà le nez en l'air, à regarder un peu partout le temps de faire quelque pas derrière son nouveau client.

« Nouveau client », il fallait le dire vite. Ils se connaissaient, les deux compères, et pas qu'un peu, bien que de toute évidence, Monsieur Lestrat ne préfère rester que professionnel. Malgré tout, un an à Poudlard dans la même maison, pour beaucoup ce n'est rien, mais eux avaient fait un peu plus que simplement se toiser lorsque l'un hésitait avant de répondre à l'une des énigmes de la porte de leur salle commune. Basil avait autrefois admiré Monsieur Lestrat, de six ans son aîné, si grand, si adulte et si doué. Et pendant encore quelques années, Monsieur Lestrat avait été un client régulier de la boutique familiale des Bloodroot. Alors, quelques fois par été, c'était le moyen de prendre des nouvelles. Les étés derrière le comptoir c'était un peu leur rendez-vous annuel, jusqu'à ce que Basil raccroche sa blouse et devienne architecte. Depuis, plus de nouvelles.

« Eh bien, fabriquant de potions, ça paye plutôt pas mal visiblement. Si j'avais su j'aurai augmenté les prix à la boutique de mon père ! » se permettait Basil, comme petite blague comme pour détendre l'atmosphère. Après tout, ils se connaissaient bien, les deux. Peut-être pas aussi bien que Basil le croyait, mais un peu quand même. Toujours était-il que ce n'était pas un appartement comme les autres, celui auquel il avait à faire. Spacieux, gigantesque sans même un sortilège d'agrandissement, il devait certainement valoir une petite fortune. « Je transmettrai le mot à ma mère et à ma sœur pour la prochaine fois que vous leur rendrez visite » conclut l'architecte ancien apothicaire, un sourire audible aux lèvres plissant ses yeux bleus espiègles derrière ses lunettes rondes et noires.

Basil avait quelque peu jubilé à l'idée de retrouver Caesius et de travailler pour lui après toutes ces années de silence, il espérait que c'était réciproque.
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MessageSujet: Re: puberty happened (BASIUS)   puberty happened (BASIUS) EmptyLun 18 Déc - 16:59



puberty happened


Tu hoches la tête à ton nom, et tu rentres, non sans mentalement donner un coup de pied au cul poilu du chat noir, qui se moque de vous, en haut des escaliers. Vous arrivez dans le salon, et tu mets enfin les doigts sur le souvenir flou en lisière de la mémoire. Comme un pavé dans l'étang de la réminiscence, le nom de Bloodroot te cause. Basil. Le gosse. Le gamin qu'on t'avait foutu dans les pattes, quand t'étais en septième et lui en première année. Le gamin qui était tout fier d'être ton pote, à Serdaigle, dans votre maison commune. T'avais un peu déchanté sous les quolibets, mais t'avais vite fais taire les rumeurs et autres moqueries. C'était un bon garçon, du peu que vous vous étiez connu. T'étais vite parti, après cette année là. Eh ben, si t'avais su que la puberté ferait de tels miracles, t'aurait pas désespéré autant pour les moches que t'avais connu. Tu te souviens avec un mince sourire du môme perdu devant l'énigme du tableau. Tu te souviens brusquement comme ça te manques, ce temps-là. Puis, tu te souviens que tu vivais encore dans la bâtisse familiale, et t'oublies, t'as envie d'oublier, tout ce qui touche à cette époque. T'émets un rire léger à la pique qu'on te lance, et un regard en coin lui signifie que tu l'as reconnu, que tu le reconnais comme tel. Architecte. Quel est ce conte, déjà ... ? Le vilain petit canard. Quel joli cygne il faisait-là, dont tu aurais bien découvert la douceur des plumes.

― J'avais toujours cru que tu faisais un rabais uniquement pour moi, Basil. Le ton doucereux, moqueur. T'avances, princier, conquérant. T'es chez toi. T'invites Basil à te suivre. Tu te sens tout émoustillé : t'aimes bien ça, crâner, montrer le luxe dans lequel tu vis. Même si tu préfères crever qu'avouer que la moitié, ça vient de la pitié de ta soeur cadette. De cette rente inacceptable, écoeurante, d'héritier Lestrat. Tu t'installes dans un fauteuil, et tu sers immédiatement deux verres d'un vin sombre de cerises noires. Ta baguette s'agite ; tu attends déjà une ivresse prochaine, avec ton cerveau en ébullition. Basil. Le petit Basil, devenu cet éphèbe aux yeux d'azur, aux traits fins, à la stature virile. Exactement ce que t'aimes. Et puis, t'avais pas envie d'être seul. Quoi de mieux que des retrouvailles avec un vieil ami ? Un verre, lévitant magiquement, vient taquiner l'architecte, comme pour lui susurrer de le boire, d'y tremper les lèvres. Installes-toi. Si tu as le temps, bien sûr. Mais après tout, c'est toi qui payes, non ? Y'a un côté bizarre, étrange, incongru, tordu - tu le payes pour qu'il reste. C'est de la prostitution ? Tu te convaincs que non. Trois ans ? Quatre ? Qu'on ne s'est vu ? Plus, peut-être. Tu n'es guère resté longtemps à la boutique de ton père, après ta majorité. Tu leur passeras le bonjour de ma part. Les politesses habituelles, quand tu voudrais des potins croustillants. Malgré toi, ton oeil affûté a remarqué l'absence d'alliance au doigt. Et malgré ton envie de plaire, omniprésente, tu t'efforces d'apaiser les effets vélane de ton sang. Pas de ça. Pas ce soir. Tu veux au moins essayer d'avoir l'air professionnel. Je suis particulièrement ravi de te revoir après tout ce temps passé. Architecte, alors, hein ? T'es du genre à aimer agrandir les choses, à les caser selon tes plans, à aimer réagencer tout l'espace selon tes envies. Tu bavasses, comme t'as l'habitude de faire, de cette voix aux timbres chauds, amicaux, dignes d'un conteur. On peut dire que t'aimes entendre ta propre voix. Tu ne te lasses pas de t'écouter. Mais là, t'as plus envie de l'écouter, lui. Tu l'observes, en évitant de le dévorer des yeux, avec curiosité et surprise. Tu dois faire ton petit effet dans le coin que tu ajoutes, le nez dans ton verre, l'air malicieux, l'oeil allumé d'une lueur taquine, une de mes clientes m'a chaudement recommandé ce jeune architecte de talent, quand je lui ai parlé de réagencer mon loft. Je crois même qu'elle y a glissé le mot de séduisant. Nouveau petit rire, comme si l'idée était risible, mais il n'en est rien. Une part de toi, raisonnable, est parfaitement heureuse de voir qu'il a réussi. Qu'il n'a pas de séquelles de la guerre - ou du moins pas de visibles. Il est grand, beau, jeune, et apparemment libre de fiançailles ou de mariage. Que demander de plus ? Tu avais apprécié le môme. Et ça te fait un peu bizarre de projeter ce souvenir de lui, tout gamin, sur ce séduisant jeune homme. Tu te fais un peu l'effet d'un pervers, là tout de suite, à éprouver un début de désir. Tu fais taire tes pensées ondulantes. Alors ? Quoi de neuf, depuis tes onze ans, mon Basil ? Si il avait l'intention de juste travailler, c'est raté. T'es bien décidé à lui sortir les vers du nez. Jambes croisées dans une élégance toute vélane, tu penches la tête de côté, ton front se barrant d'une mèche, les traits figés en un air taquin, qui se veut pourtant attentif. D'une beauté toute focalisée sur Basil.
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MessageSujet: Re: puberty happened (BASIUS)   puberty happened (BASIUS) EmptyLun 18 Déc - 18:05

« Désolé de te décevoir. Mais j'étais moins radin avec toi qu'avec les autres, au moins, » avouait Basil, faute de pouvoir expliquer que dés la fin de la guerre, les affaires étaient bien moins bonnes qu'auparavant, qu'il ne pouvait se permettre de faire trop de cadeaux à qui que ce soit à une époque pendant laquelle sur la vitrine de la boutique on pouvait voir un parchemin « Recherche livres d'occasion » accompagné de la liste des livres obligatoires pour un an de scolarité à Poudlard.

Et toujours, Basil suivait Caesius. Visiblement, ils s’appelleraient par leurs prénoms désormais. C'était Caesius qui l'avait décidé, en appelant Basil Basil, puisque c'était toujours le client qui menait la danse pour ces choses-là.
« Pas de soucis, j'ai toute l'après-midi s'il le faut. » explique l'architecte, posant sa vieille veste en velours côtelé et son derrière sur un canapé plutôt franchement vraiment très confortable du salon, à côté de la petite mallette en cuir noir qui, visiblement, resterait fermée encore un peu. Puis un surpris « Oh, merci ! » tout en saisissant le verre de vin qui lui était proposé entre les airs. On le lève légèrement, on se regarde droit dans les yeux en souriant et en trinquant à distance, et on y plonge ses lèvres dans une moiteur amère et enivrante, rouge sang, pulpeuse, ardente, charnelle, et interdite aux enfants.

Puis Basil détache enfin son regard de celui que Caesius, laissant l'amère liquide traverser sa gorge pour lui réchauffer les entrailles. Merde.
Comment Basil avait-il pu oublier cet aspect de l'autre. Il n'avait pas changé, en fait, depuis toutes ces années, vraiment. Il était toujours aussi impressionnant, imposant, présent. Son chez-lui entier raisonnait autour de lui, il lui appartenait et occupait parfaitement son espace, parce que son côté vélane lui conférait quelque chose de parfait.
Il n'était pas parfait, personne n'était parfait, et un architecte est bien placé pour savoir que des proportions trop calculées n'ont jamais l'air parfaites. Il n'était pas parfait, mais il l'était quand même parce que du sang doré plus que bleu coulait dans ses veines. Bien que l'on puisse trouver des choses à reprocher aux traits de son visage, le tout, l'ensemble était magique, et attirant.
C'était une sensation que Basil avait senti dés la première fois qu'il était tombé admiratif de ce grandiose septième année. Et à chaque fois qu'il avait fait retentir la cloche de la porte de la boutique de son père, tout revenait comme au premier jour. Merde. Putain de vélane de merde.

« Plus que ça ! Plus que ça, ça fait six ans que je ne suis plus à la boutique, je crois, donc qu'on ne s'est pas croisés. Ce n'était pas mon truc, du tout. Ma sœur se débrouille mieux que moi, avec ma mère, alors elles ont repris les affaires. Je leur passerai le bonjour de ta part, pas de soucis. Ça fait vraiment plaisir de te revoir, oui ! » répondait alors Basil, affichant son plus beau demi-sourire. Parce que la perfection attire la perfection, que lorsque l'on voit quelqu'un de si beau, on a besoin de plaire, de lui plaire pour se rassurer. Lui plaire était inutile, pensait Basil. Il n'y avait bien que lui pour être assez tordu pour se voir attiré par ses semblables. A en voir la vie que menait Caesius, jamais tout cela pourrait être réciproque, et les choses avaient toujours été ainsi. Mais ce n'était pas une raison pour ne pas vouloir être beau. Putain de merde. Vélane de merde. Basile qui s'était toujours targué de se ficher de son apparence... C'était un sacré mensonge, surtout ce jour-là.

« Du coup, oui, architecte ça me plaît beaucoup plus. J'aime bien l'idée de laisser ma trace quelque part, mon empreinte. Mais c'est un métier assez peu représenté, les gens aiment ce qui est ancien, ce qui se comprend. Mais quelques uns veulent bâtir, et ils ont toutes sortes de caprices que j'aime aider à réaliser. Et ça fait plaisir de voir que le bouche à oreille fonctionne ! » Léger rire, toutefois un peu gêné et interrompu par une gorgée de vin. « Madame Bloodybroom m'aime beaucoup, oui. Elle était très fière de m'avoir recommandé, ça c'est sûr. ». Elle faisait un peu peur, madame Bloodybroom. Elle voulait quelque chose de Basil, et il le savait très bien. Basil, lui, préférait un peu son mari et beaucoup Caesius. Mais cela, il ne pouvait évidemment pas le lui dire.

« En tout cas, voilà à peu près tout ce qu'il y a de neuf dans ma vie. Un boulot d'architecte, des clientes un peu libidineuses, tout ça tout ça. J'essaie de mettre de côté aussi. Et toi ? T'as vraiment l'air de bien t'en sortir, un autre coup d'oeil pour balayer le loft. , c'est bizarre qu'on ne m'ait jamais parlé de toi quand j'avais besoin de potions ! »
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MessageSujet: Re: puberty happened (BASIUS)   puberty happened (BASIUS) EmptyMar 19 Déc - 4:33



puberty happened


Sa présence réchauffe cet endroit vide. Même si tu es celui qui, le charisme à fond les ballons, emplit la pièce comme de l'air dans une baudruche, nul n'est besoin d'être devin pour deviner que tu es soulagé d'avoir de la compagnie. Il n'y a qu'à voir le mal que tu te donnes, à lui offrir un vin du meilleur crû de l'année 1974. Tu hausses les épaules, avec un sourire en coin, avant de tremper tes lèvres dans le vin de cerises. Fruité, un peu acide et surtout terriblement subtil, des notes de bois, l'impression d'avaler de la lumière sombre. Tu espères bien qu'il a tout son temps à ta disposition. Tu l'observes sans vergogne, sans même te cacher. Pourquoi camoufler que ce que tu peux voir te fait plaisir et te plaît ? Même si Basil n'est sûrement pas de ce genre là, de ce bord-là, le plaisir des yeux est un vice que tu saisis à pleines mains.

― Six ans déjà tu murmures, pensif. T'avais toujours eu l'impression de voir le gamin devenir un adolescent, et qu'il le resterait à jamais. Avec son lot de grimaces d'ados, ses boutons, son poil disparate au menton. Mais l'adolescent était devenu un beau jeune homme, un don du ciel inespéré. Et il attisait soudainement tout ton intérêt flamboyant, de celui qui aime collectionner les jolies choses, qui s'attachent à la beauté, à la superficialité. Pourtant, Basil, tu le connais. Un peu. Et l'intérêt verbal que tu lui portes n'est pas feint. Ce n'est pas juste une astuce pour le glisser dans tes draps, même si cette finalité ne te déplairait pas.

T'éclates franchement de rire à la mention de votre cliente commune. Vrai que la Bloodybroom a tendance à baver sur les beaux jeunes hommes. Elle te considère déjà trop vieux, la trentaine passée, alors que tu es d'une élégance et d'une beauté sans pareilles. Elle ne sait pas ce qu'elle rate. Trop aveugle pour être sensible à un charme naturel. Ah, Bloodybroom, aucun doute, tu lui as sûrement tapé dans l'oeil. Elle ne cessait de babiller sur toi, sur tout ces travaux que tu avais fait faire. Je suis à peu près certains qu'elle aurait volontiers payé plus cher pour que tu restes un peu plus de temps sur son chantier. Allusions salaces présentes, c'est la voix taquine, encore une fois, brillant par ce ton malicieux, qui résonne. Rien d'étonnant, vraiment, à ce que ce jeune architecte fasse fantasmer la ménagère. Tu grimaces en voyant Basil fignoler ses paroles, puis la réplique part, et tu plisses les yeux, vexé comme un hibou. Tu passes ta langue sur tes lèvres, ton orgueil blessé.

― Extrêmement étonnant, oui. Comme tu peux le voir, je ne suis pas à la rue, et je suis plutôt célèbre dans le coin du Londres Sorcier pour tout les petits services que peuvent rendre mes potions. Est-ce qu'il essaye de te mettre en porte à faux ? Est-ce qu'il veut titiller ton égo ? Bravo, il a réussi. Surtout que tu sais que tout ce luxe n'est pas dû qu'à toi. Je fais un travail d'exception, n'hésite pas à passer à la boutique si tu veux t'en rendre compte par toi-même et tu glisses un défi enfantin dans tes mots, une provocation stupide mais tu ne peux t'en empêcher. Cet Apollon doté de baguette magique vient d'insulter ton travail. Mais à voir sa tête innocente de Bambi enfantin, il ne le fait pas exprès. Tu te lèves et t'approches de lui, dans des mouvements félins. Oups. On se calme, le sang de vélane ! Verre de cristal à la main, tu jettes un dernier coup d'oeil brûlant à Basil puis tu désignes d'un geste le loft autour de toi. Voici donc l'endroit que tu devras refaire. Je te laisse déballer les idées que cet endroit t'inspires, je me suis lassé de la disposition comme de l'ameublement. Tu souris, et en avalant la dernière gorgée de ton verre, tu demandes : Et sinon, côté vie personnelle, ta famille va bien ? Je suis sûr qu'un beau jeune homme comme toi, ta mère doit prier chaque matin pour que tu lui fasses enfin des petits-enfants. Ta petite amie, ou ta fiancée en tout cas, doit être enchantée.  Petit clin d'oeil, avec coup de coude à la clé ; d'un homme à un autre, comme si tu comprenais, comme si tu goûtais à cette envie de perdre toute ta liberté. Il n'en est rien. Mais la plupart des gens se sont rapidement liés, on rapidement pondu des marmots, après la paix. La période d'après-guerre est idéale ; les gens cessent d'avoir peur, et l'enthousiasme fait s'envoler la courbe de natalité. Ok, t'as pas été très subtil sur ce coup-là, mais t'ignores, premièrement, les ravages de la guerre sur cette famille, et deuxièmement, la sexualité déroutée du petit.

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MessageSujet: Re: puberty happened (BASIUS)   puberty happened (BASIUS) EmptyMer 20 Déc - 5:06

Oui, six ans que Basil avait été libéré de l'emprise vélane de Caesius, simplement pour retomber dedans en un clin d’œil, un court échange et une gorgée de vin. Saloperie de bestiole. Ce sang magique qui ne corrigeait pas ses défauts mais les portait fièrement, parmi tant d'autres choses pour remplir l'espace, les yeux et les cœurs.
Le jeune homme avait eu de la chance d'avoir perdu Caesius de vue, au moins de ne l'avoir croisé que si rapidement par-ci par-là, tous les étés. S'il avait fait partie intégrande de sa vie, quand on voit la vitesse à laquelle Basil retombait sous son joug, cela aurait pu devenir dangereux pour eux deux. Parce que Caesius donnait envie. Envie d'être près de lui, de faire parti de son entourage. Et d'être bien plus proche que cela encore, de faire parti de ce qui lui appartient. Parce que tout était beau chez lui, sa façon de s'exprimer, sa manière de se déplacer, de tout s'approprier sans que l'on lui en veuille.  Et s'il s'appropriait Basil, Basil ne lui en voudrait pas.

Mais non. Cela ne marchait pas aussi facilement. Basil devait se ressaisir. Une grande inspiration, une gorgée de vin (même si cela n'aidait peut-être pas, de s'enivrer en sa présence alors qu'il était déjà ivre de sa présence), l'architecte devait garder les idées droites. Il était la pour le travail. Caesius sortait certainement le même numéro à tout le monde, il était vélane après-tout, c'était toujours hors de son contrôle, d'être aussi charmeur. Sirène à la con. Il n'y avait aucune chance que Caesius soit volontairement si séducteur. Il devait en avoir pris l'habitude, à force de fasciner toutes les femmes du pays, et de leur faire découvrir monts et merveilles. Et Basil n'aurait pas sa place sur son tableau de chasse, non non.
Basil avait pris l'habitude, et appris de ses erreurs. Dans un monde normal, un homme ça va avec une femme. Basil n'est pas normal, il ne faut donc pas trop s'attendre à ce que d'autres ne le soient pas non plus. Statistiquement, c'était impossible de toute façon. Même si ça lui brisait régulièrement le cœur, par exemple quand il voyait Caesius rire ainsi. Il était beau quand il riait, il devrait rire plus souvent.

Une autre gorgée de vin.

« Déjà, il y a de ça, et je ne suis pas peu fier de ce que j'ai fait chez elle non plus, architecturalement parlant. Après, oui, elle m'a déjà proposé que je m'éternise un peu plus sur le chantier, et je l'ai déjà fait, mais bon j'avais besoin d'argent, c'était une période difficile. Je regrette un peu de l'avoir faite tourner en bourrique, mais plus je la faisais attendre, plus elle m'offrait... C'était si facile, parce qu'au final on... on n'a jamais rien fait, quand même, mais m'avoir dans le coin, ça lui faisait plaisir aussi j'imagine ? »

Et encore une gorgée, une petite, pour se forcer à se taire parce que Basil sait toujours comment se perdre dans ses explications. Il commence à dire quelque chose, et il parle et il parle et il parle. Mais ça ne plaît pas, quelqu'un qui parle trop pour ne rien dire. Caesius ne parle pas beaucoup, mais ça marche. Et Basil veut faire plus comme lui, il veut être plus comme lui, un peu. Et les choses avaient toujours été ainsi.

Cependant, le ton devint tout autre lorsque Basil commença à parler de ses potions à Caesius. Corde sensible visiblement, à éviter. Ou sur laquelle tirer s'il voulait être sûr d'être débarrassé de Caesius, parce que si ce dernier en sortait vexé, il n'y aurait jamais rien entre eux. Basil ne voulait pas qu'il n'y ait jamais rien entre eux, mais au moins un peu de certitude ne ferrait pas de mal. Il voulait être sûr de ce que Caesius pensait. De lui.

« Oh, eh bien je passerai, oui, sans soucis. J'ai pris l'habitude de faire mes potions moi-même, quand j'en ai besoin, famille d'apothicaire quoi. Mais je pourrai passer, oui ! Rien que pour voir où tu travaille, après avoir vu où tu habites. »

Et Caesius se lève. Et il s'approche. Et Basil s'enfonce dans son siège, écrasé par la présence et la prestance de cet homme qui anéanti en une fraction de seconde, en quelques pas et en un souffle aux effluves de vin délicieux toute pensée rationnelle. Prédateur implacable à l'allure indomptable, il détourne enfin son regard de Basil pour parler de son loft. Enfin. Parler de travail, pour se changer les idées c'est parfait.
« Pas de soucis. La première visite c'est en général pour voir comment tout se présente, et voir s'il y a des demandes particulières. Mais là c'est déjà un très bel appartement, vraiment, ça va être un défi de faire mieux ! Tu as des idées, déjà ? » fait Basil, posant sa mallette noire sur les genoux, en sortant un carnet et une plume qui se mettent à flotter d'eux même. La plume frotte d'elle-même le papier, frénétiquement, une page du livret se tourne d'elle-même, la plume recommence. Des croquis, des croquis, plein de représentations au millimètre près de là où ils sont, pour que Basil puisse travailler de chez lui, un peu plus tard.

Et lui n'a pas à s'en occuper, et c'est parfait, parce qu'il vient de s'étouffer avec une autre gorgée de vin. Discrètement, il l'espère. Son verre est fini, à force. Mais Basil le garde, pour jouer nerveusement avec.

« Oh, heu, non malheureusement, ni fiancée ni petite amie. Au grand dam de ma mère, oui... » Que rajouter de plus ? Hm, j'aime les hommes ? Non. Je te préfère toi, Caesius ? Hors de question. Rien à rajouter, en soi, parce que tout le monde trouve déjà cela bien assez étrange que Basil soit encore si célibataire après tant d'années. C'est une longue histoire, assez compliquée, mais non je n'ai personne en ce moment. » Basil n'a jamais personne, à n'importe quel moment il n'a jamais qui que ce soit. Seulement Caesius, la maintenant tout de suite. Mais mentir, c'est important. Basil reprend une gorgée de vin, nerveusement, comme par tic, mais son verre est vide. Il le rabaisse en espérant que ce geste soit passé inaperçu. Et toi ? J'espère que t'es pas tout seul dans cet immense loft. »
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MessageSujet: Re: puberty happened (BASIUS)   puberty happened (BASIUS) EmptyMer 20 Déc - 5:52



puberty happened


Basil a quelque chose de différent de tous ceux qui, dernièrement, ont partagé des instants de ta vie. Déjà, tu l'as connu petit, vous vous êtes vu grandir, avec moins d'une décennie de différence. T'as vu le gosse qu'il était, l'adolescent, et le jeune homme n'est rien de moins que parfaitement séduisant. Mais, surtout, il porte en lui une certaine innocence touchante, qui n'a rien à voir avec les requins et autres séducteurs que tu côtoies. Une pensée pour Adémar - ce cher Ad, avec toute sa théâtralité et son amour du drame. Basil n'a rien à voir avec lui. Aussi différents que le jour et la nuit. Point pour ton vieil ami Adémar : il t'a déjà vu sous ta forme de vélane. La vraie. Celle grise comme la cendre, celle où ta beauté se fane, où ton être entier se fait monstrueux. Mais il n'est pas parti en courant. Tu sais que Basil est sensible à ta présence, tu le sens comme le prédateur goûte le sang. Cela te laisse penser que tout n'est pas perdu pour lui et pour vous, mais cette pureté toute enfantine que tu lui prêtes t'empêche pour le moment de lui sauter dessus comme un fauve. Bizarrement, tu tiens à cette partie terriblement humaine de lui. Au-delà de sa beauté, c'est ça qui te plaît. Ce vent de fraîcheur. Cette hésitation douce. Cette admiration teintée de culpabilité. Doux, tendre Basil.

― Ta présence est toujours un plaisir, mon cher Basil que tu ronronnes sans avoir à forcer le trait du compliment. Ne te sens donc pas coupable. Tu n'as rien fait qui ailles au-delà de tes propres valeurs, cela se voit sur ton pauvre et séduisant visage, cette culpabilité. C'est à Bloodybroom de s'en vouloir de désirer une chose telle que toi. Autant désirer la lune. Tu hausses les épaules. Le goût de la cerise noire se mêle à l'alcool dans ta bouche. Une ivresse pour une autre, alors que tu dévisages Basil. Le voilà enthousiasmé à l'idée de venir voir ta boutique. Après ce qu'il a dit. N'as-tu pas l'air bon dans ce que tu fais ? Tu pourrais lui apprendre deux ou trois choses, à ce petit. Il n'en a même pas idée. Tu gardes cette petite vengeance pour plus tard. Ces gestes déplacés que la vexation font monter en toi. Tu profites une seconde de cette impression de domination : Basil qui se recroquevilles, comme brûlé par ton aura. Tu souris, de tes plus beaux sourires, toutes dents dehors, le visage rayonnant. Tout n'est pas perdu, non.

― J'ai beaucoup trop d'idées que tu glousses, jouant d'un index sur le bord de ton verre, faisant s'élever un son cristallin. A dire vrai, je ne sais guère ce dont j'ai envie, pour cet appartement. Quelque chose de plus grand, ou de plus petit, plus cosy. Difficile à dire. Surprends-moi avec tes propositions que tu répliques, avec un regard en coin, comme une invitation. Mais Basil, même si il capte le sous-entendu comme un grésillement dans une radio, n'y répondra pas. Trop doux, trop timide. Il n'y a qu'à voir ses bredouillements, tandis qu'il te répond sur sa vie privée. Tu te doutais bien que nulle fiancée ne réchauffait son lit, mais qui sait. Il aurait pu avoir une quelconque petite amie de bonne famille, avec un métier stable, un chien et une maison avec une barrière.

Tu te tiens, droit, près de Basil, vaguement tordu dans une posture délicate, comme un chat allongé sur un sofa. Une bouteille flotte pour remplir vos verres. C'est une honte qu'un invité ait son verre vide - et tu as vu sa bouche chercher à boire, dans ce verre sans alcool. Chose réparée. Il pourra toujours essayer de s'y noyer, après tes questions embarrassantes. Je vois. Pas de petite amie, ni de fiancée. Tu répètes les mots, mais tu leur prêtes un sens que Basil n'avait sûrement pas voulu. Comme si c'était un reproche, ou que tu savais ce qu'il cachait comme terrible secret. A dire vrai, tu t'en doutes. J'ai mon chat, et cela me suffit. Je ferai un très mauvais colocataire. Dans un geste volontaire, tu assois tes fesses sur l'accoudoir et frôle Basil d'une jambe tendue. La proximité semble vous calciner - ton propre ventre se tord, sous l'alcool et cette présence chaude, masculine, envieuse. Mais je ne suis jamais seul quand je n'en ai pas envie. Nouveau petit rire, alors que tu te tournes vers Basil, vos épaules se touchant, avant de te lever pour lui faire face. Je n'ai jamais été raisonnable, tu le sais bien. Je suis quelqu'un de passionné. Nouveau gloussement, tandis que, dans un hasard fortuit, tu frôles son genou du tien. Je n'ai jamais compris ces gens qui, sous couvert d'éthique ou de bienséance, se privent de ce dont ils ont envie. Tu ne trouves pas cela triste, Basil ? De devoir retenir ce que l'on est, au plus profond, par peur du jugement ? Sourire en coin, nouvelle gorgée. Vraiment, quel goujat je fais. Parler ainsi de questions personnelles, alors que tu es là pour le travail. Mais, comprends-moi, je suis ravi de te revoir, je suis avide d'en savoir plus sur toi. Air innocent, les sourcils haussés. Où vis-tu, à présent ? Dans un sublime décor, je suppose - étant architecte, tu te dois d'utiliser tes compétences pour toi-même. Si tu ne t'occupes pas de toi, personne ne le fera pour toi, mon Basil que tu assènes, comme un dicton. Tu essayes de le pousser dans ses retranchements, de lui faire face. T'essayes de l'énerver un peu, de le titiller, sous ton regard de velours noir aux longs cils. Un baiser volé serait trop simple. Tu aimes jouer. T'as toujours aimé ça, sale chat, noir de fourrure comme de coeur. Mais tu ne peux nier que ton coeur, là, il bat vite. Basil, le petit Basil. T'aurais jamais deviné que tu crèverais de le mettre dans ton lit, comme ça.

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MessageSujet: Re: puberty happened (BASIUS)   puberty happened (BASIUS) EmptyMer 20 Déc - 8:06

Basil sourit au compliment de Caesius, qu'il gardera bien précieusement avec lui, pour plus tard. Sa présence est toujours un plaisir. Parce que même s'ils restent purement professionnels, et simplement amis, ce n'est pas une raison pour jeter le bébé avec l'eau du bain. Il y a forcément quelque chose de positif à tirer de ces échanges. Outre le feu qui réchauffe, un peu trop, qui nous débarrasse de bûches un peu encombrantes en échange d'une sensation de chaleur qui fait du bien, et ensuite des cendres du rejet, malodorantes, qui colorent le monde en noir, il y a forcément quelque chose de positif à tirer de ces échanges. C'est le côté peut-être naïf, niais, de Basil, qui est toujours là, derrière, pour le pousser à aller de l'avant.
Basil ressortira toujours aussi seul de Caesius. Il y retournera quelque fois, pour le travail comme toujours, il lui parlera toujours pour le travail et ils échangeront sur des sujets autres, certainement, pour faire comme au bon vieux temps, mais Basil restera seul au fond, comme d'habitude. Il ne trouvera pas aujourd'hui, en ce lieu en cette heure, d'âme sœur, d'esprit qui est la moitié du sien, parfaitement et inconditionnellement, qu'il a désespéré de trouver et pour qui l'espoir s'est fané. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas lui parler, pour noyer au moins un peu cette solitude dans un peu plus d'entourage. Après tout, il s'en rappellera en bien, de cet échange avec Caesius.

Alors, Basil étouffe un rire timide et gêné lorsqu'il entend l'autre parler de son pauvre et séduisant visage, de sa culpabilité. Oui, c'est un peu comme désirer la Lune, parce que celle-ci devrait aimer la Terre, mais qu'elle préfère l'une des innombrables et inaccessibles lunes de Jupiter. Compliqué.
Compliqué comme quand Caesius fait tant de compliments à Basil. Mais qu'est-ce qu'il veut ?
Est-ce qu'il veut ce que Basil veut ? Improbable, impossible, se répète-t-il. Connard de vélane de merde putain. Pourquoi si parfait ?
Alors Basil ne répond rien à tout ces compliments. Il ne sait pas quoi répondre il n'aime pas les compliments. Il préfère les démonstrations aux déclarations. Et voilà qu'il rougirait presque à penser des choses telles dans de telles situations. Dans ce contexte, cette phrase pourrait prendre une tournure bien autre, que Basil s'interdit. Caesius à tous les coups il n'est pas de ce bord. Ce que Basil comprend, c'est ce qu'il interprète. Il est seul, c'est tout, il se fait des films, et voilà. Alors il faut changer de sujet, parce que plus la tension monte, moins Basil arrive à se raisonner. Et il se répète ce qu'il se dit souvent, même si cela peut paraître bien triste comme raisonnement. Jusqu'à maintenant, ça a toujours fonctionné.

« Là, tout de suite, pour être honnête, je ne changerai pas grand chose si cela ne tenait qu'à moi. C'est déjà du très bon travail. Mais je ferai de mon mieux ça c'est sûr. » répond donc Basil. Il veut se faire rassurant face à la tâche titanesque qui s'étend devant lui. Il ne sait pas si cela fonctionnera cependant, parce que Caesius a l'air doué avec les gens, il doit probablement sentir quand quelque chose cloche. Et là, il y en a, des choses qui clochent.

Parmi lesquelles, une toute simple. Basil, il est tout sauf architecte d'intérieur. Eh ouais. Alors bon, il exerce en tant que tel, parce que parfois il a besoin d'argent et que ça tourne bien mieux comme business, mais ce n'est pas son truc. Quand il n'a pas besoin d'argent, il peut se permettre de refuser des sollicitations sur ce principe que ce n'est pas son métier. Et pourtant, en ce moment les choses tournent plus que bien, Basil économise et tout et tout. Alors pourquoi n'a-t-il pas refusé ce chantier ? Il aurait pu, et s'il avait vu l'appartement déjà magnifique qu'il avait à refaire, il aurait dû. Mais il ne l'a pas fait, parce que Caesius.
Toujours Caesius. En souvenir de toutes ces fois où les entrailles de Basil ne firent qu'un bon lorsqu'il le voyait passer la porte, où les cheveux de sa nuque se dressaient jusqu'à ce qu'il reparte enfin. Caesius, qu'il savait arriver dans une pièce sans avoir besoin de le voir.
Est-ce qu'il regrettait d'avoir accepté de venir ? Pas encore. Pas beaucoup. Parce que Caesius était un plaisir malsain, dangereux, bien trop malin.
« Soit grand, soit cosy. Je note » répond-t-il premièrement, riant un peu du manque de précision. En soit, tout et n'importe quoi tant que ça sort de l'original et que c'est bien fait, c'est ça ? » Les clients qui ne savent pas ce qu'ils veulent, ça a ses avantages et ses inconvénients, et c'est toujours mieux que ceux qui savent trop ce qu'ils veulent. Comme Basil, qui sait trop ce qu'il veut, là tout de suite.

Et son verre se rempli. Merci la bouteille. « Oh merci » Caesius. Basil en boit une nouvelle gorgée. C'est vraiment très bon ce vin, putain. Il en serait presque énervant, à force, Caesius, à être si parfait.

Non, pas de petite amie, ni de fiancée. Seulement toi, s'il te plaît. Essaie, au moins ? Mais mets-y du tien par contre, Basil n'osera pas essayer. Il glousse à la mention du chat. Lui-même n'a pas d'animal de compagnie, peut-être se laissera-t-il tenter ? Par l'animal. Pas son animalité, non non.

Et Caesius s'assoit à côté de Basil, qui sent ses entrailles se tordre alors que leurs jambes se frôlent. C'est chaud c'est piquant c'est bizarre c'est loin d'être désagréable. Tentateur malsain, continue. C'est donc pour ça que les gens aiment tant à se draguer mutuellement ? Basil n'avait jamais compris, parce qu'il n'avait jamais participé. Maintenant, on en redemanderait presque.
Et il parle, Caesius, il parle, et il n'est écouté que partiellement parce que l'on se voit aspiré dans ses pupilles si profondes qui ne laisseraient pas s'échapper la plus légère des poussières. Basil hoche la tête, parce qu'il est d'accord, oui. On lui dit ce qu'il veut entendre, peut-être que cela fait parti d'un plan un peu trop élaboré pour lui tirer les vers du nez. Ou peut-être que Caesius ne sait que trop bien de quoi, il parle, ne connaît que trop bien ce que pense Basil aussi. Comment est-il au fond, pour que l'on veuille l'étouffer ainsi ? Est-ce qu'il est comme Basil ?

Les deux hommes boivent une gorgée en même temps. Un peu de silence, une pause pendant laquelle Basil peut enfin s'entendre penser. Et il n'a pas le temps de s'écouter que Caesius reprend.

« Oh t'en fait pas, j'aime bien t'écouter ! Comme au bon vieux temps. » ou comment dire que si c'est toi qui parle je ne ferai pas de gaffe. Astuce de pro. « Ca fait plaisir de te voir si enthousiasmé par nos retrouvailles. Sans te mentir, j'avais hâte de te revoir moi aussi, même si je suis moins démonstratif. » Il espère ne pas être démonstratif, au moins, parce que s'il l'était parfaitement, il se serait peut-être déjà trouvé mis à la porte.
Une autre gorgée de vin avant de prendre la parole pour de vrai.
« Je suis toujours à Édimbourg, j'ai un petit appartement, tout petit et pas forcément en bon état mais je vais bientôt me mettre à sa rénovation. J'ai juste toujours quelque chose à faire, pas le temps de m'occuper de moi. C'est bien dommage mais bon, ça vaut le coup. Je sais bien que personne ne s'occupera de moi si ne le fais pas, mais bon, je vis bien comme ça donc c'est pas très grave non plus. »

Allez Basil, résiste. Il y a des milliers de questions qu'il pourrait poser pour changer de sujet, des questions sur l'appartement, sur le quartier, mais des question bien inintéressantes. Et il n'a pas vraiment envie de changer de sujet. Caesius l'a troublé avec toutes ses allusions. La bienséance qui lui veut du mal, qui il est vraiment et ce dont il a envie. Que veux-tu, Caesius ? Sous tes airs de grand homme, l'objet de tes désirs est-il seulement dans cette pièce ? Dans ton canapé ? Sous des couches de vêtement qui le brûlent, le retiennent et le cuisent à la vapeur ?
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MessageSujet: Re: puberty happened (BASIUS)   puberty happened (BASIUS) EmptyMer 20 Déc - 8:35



puberty happened


T'as toujours trouvé ça amusant, de frustrer les gens. De les tirer dans tes filets d'araignée, les attacher à tes regards de biche et les envoûter de ta voix. Mais ça t'a toujours semblé trop simple. Basil n'est pas simple. Il ne l'a sûrement jamais été. Mais t'as jamais trop creusé. Parce qu'il te semblait être un gamin, et qu'il t'appréciait, comme ça, pour rien. Il n'était qu'une ombre dans ton monde, et le voilà flamboyant, proche et attrayant, touchable du bout des doigts. T'as pas peur de te brûler, non, mais tu goûtes à cette sensation de frustration, à toi qui prend toujours si rapidement ce qui te plaît. T'as pas envie de l'utiliser pour mieux le jeter, mais t'y peux rien, tu sais pas résister. Pourtant, peux-tu jurer que ce sera différent ? Tu repousses tes questions, parce qu'elles te gênent. On verra plus tard, on s'y attardera dans un autre temps, dans une autre époque, demain, dans plusieurs heures. Après, toujours après, les responsabilités. Tu traites Basil de gamin, mais t'es le jeu à casser tes jouets, parmi vous deux.

Tu hoches la tête, l'air conscient de la tâche ample de Basil. En vrai, les rénovations de ton loft sont les dernières choses auxquelles tu penses, là, tout de suite. T'as d'autres images de poutre et de chantiers en tête. Il te fait le coup du pro, et tu rentres à peine dans ce numéro, avec tes sourires accrocheurs et ton haleine goût cerise. Ta main droite vient repousser, négligemment, tes cheveux en arrière, dans un mouvement profondément recherché. Toujours élégant. Toujours. Jusque dans la moindre fibre, la moindre parcelle de ton être. T'es un chat dans l'âme. T'es beau, tu sais pas être autrement, et l'idée même qu'on découvre ton vrai visage, laid et gris, te fait crever intérieurement. Mais ça n'arrivera pas. Tu ne te mettras pas en colère, tu retiendras tout. Comme toujours. Pour garder Basil sous la coupe de ta beauté, parce que tu veux qu'il continue à te regarder comme ça. Liquide vital pour la plante que tu es. Ses regards sont éloquents, en a t-il conscience ? Exactement. Je te fais confiance, je suis sûr et certain que tu as très bon goût. Comme architecte. Petit sourire félin, en coin, mutin, malicieux. Tu le vois boire à nouveau. T'es presque soulagé. Les gens qui ne boivent pas t'inquiètent. Comme si ils refusaient de respirer. Non-sens que de rester sobre, quand l'ivresse se propose.

Basil a l'air perdu, là comme ça. T'as presque pitié. Mais t'as eu de bons mentors, toi, pour t'aiguillonner sur la voie de tes plaisirs. T'as vite compris que, homme ou femme, ce qui t'attire c'est l'intelligence d'un propos, la beauté d'une courbe, le charme d'un sourire, peu importe ce qui se trouve dans les sous-vêtements. Emboîter quoi dans qui et où, c'est une question de logistique. Rien de compliqué. T'es imaginatif.

― Le bon vieux temps que tu répètes, sincèrement surpris. Déjà, oui, à cette époque, il buvait tes paroles, Basil. Sous le charme de l'adolescent que tu étais, le grand, le beau serdaigle. T'as aimé ça - l'adoration totale d'un plus jeune que toi. Tu aimes toujours ça. Cette idée fait vaciller ton corps, te donne des frissons, des ondulations de l'être. Tu émets un gloussement à la phrase de Basil - moins démonstratif ? Amusant qu'il dise ça. Ses réactions se lisent, si t'y fais gaffe, sur son visage. Il se retient, embarrassé, confus, perdu, et toi t'es là, comme un prédateur. Tu te sentirais presque coupable si tu ne sentais pas la réciprocité totale de ton attirance. Ou alors tu t'en convaincs. Y'a qu'une manière de le savoir. La cerise te monte à la tête. Oh, si c'est grave. Tu as pris un ton sérieux. Et, sans crier gare, tu poses tes mains sur les accoudoirs du fauteuil où est installé Basil et tu te penches vers lui, le buste en angle, pour mettre ton visage près du sien, tout près, si près, vos haleines de cerise se mélangeant presque. T'as tes yeux postés sur lui. Tu le dévores de tes prunelles de velours noir. Comment peux-tu te contenter de peu ? Y'a une frustration dans le timbre de ta voix. Tu te sens seul. Tu t'es toujours senti seul, non ? Déjà, quand t'étais gamin. Tu souris, doucement - un vrai sourire, pas un de ceux charmeurs que tu joues. Un vrai de vrai, en souvenir du gamin qu'il était. Des mômes que vous étiez, lui comme toi. En un sens, tu m'as un peu sauvé, par ta présence, toi et ton admiration. T'étais sincère. T'en avais rien à faire, de ce qui intéressait les autres. Ha, Basil, mon doux Basil. Tu secoues la tête puis tu t'approches encore pour déposer un baiser très léger sur ses lèvres. Enfin, cries ton corps, frissonnant sous le contact inattendu. Merci, mon Basil. Tu as bien grandi, depuis toutes ces années. Tu as changé. Tu es devenu un beau jeune homme, mais tu gardes toujours cette timidité en toi. C'est adorable. Tu parles encore, la tension montant dans ton poitrail. T'es toujours penché vers lui. Tu sens les effluves de son parfum, ou de son après-rasage, ou de son savon. T'aimes bien. Dis-moi non et j'arrête. Dis_moi oui, et ... Ta main droite vient se poser sur sa cuisse. T'aimes bien jouer, mais t'aimes bien gagner, aussi. Et, t'en es presque sûr, t'as gagné ton Basil. T'as éteint le vélane, comme on éteint une lampe, t'essayes de pas rayonner de ton aura, parce que Basil mérite mieux qu'un charme de créature. Qu'une mascarade pour coucher. Mais t'y peux rien, c'est dans ton sang, ta voix, tes gestes. Et t'as envie de lui. C'est soudain, brusque et animal. Tu veux combler vos deux solitudes. T'as envie de croire que c'est pas rien. Que c'est parce que c'est Basil. Et tu veux le sentir contre toi, sentir son admiration, l'entendre t'aduler. T'en as besoin. T'as besoin de lui, comme tu as envie de lui.
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MessageSujet: Re: puberty happened (BASIUS)   puberty happened (BASIUS) EmptyMer 20 Déc - 10:30

Peu importe ce qu'ils ont pu se dire un peu plus tôt, ce que Basil aurait pu lui répondre, ce qu'il aurait pu penser.

Caesius se penche sur Basil. Les mains posées sur les accoudoirs de son fauteuil, il réduit, réduit, réduit l'écart entre eux deux, à le rendre presque inconfortable. Basil est surpris, il recule quelque peu mais pas trop non plus. Il n'a jamais eu envie de reculer face à Caesius, seulement d'avancer, pour aller comme lui, si ce n'était avec lui. Vers l'avant. Il ne boit pas dans son verre de vin fraîchement rempli, parce qu'il le sent déjà dans son haleine. C'est agréable.

La proximité de leurs deux peaux est brûlante, comme trop d'heures passées au soleil.

Comment peut-il se contenter de peu, Basil ? C'est ce qu'il se répète souvent, mais s'il avait mieux que peu, ne serait-ce que quelque chose, en fait, il pourrait exiger bien plus. Mais pour exiger bien plus, il faut partir de quelque chose. Si l'on n'a rien, on n'a rien et puis c'est tout.
Mais là, ce n'était pas rien, en face de lui, immanquable à quelques centimètres de ses yeux, de ses lèvres aussi.
Oui il se sent seul, Basil. Il n'y a rien pour lui dans ce monde, qui n'a pas été construit pour des gens comme lui, qui veulent ce que lui veut. Le modèle qui façonne leur vie, trouver l'amour, fonder une famille que l'on regardera grandir et dépasser ses espérances et fonder la leur, ça ne marche pas pour des gens comme lui, et il s'est fait une raison. Alors il ne répond pas à ce que lui raconte Caesius, si proche de lui mais encore beaucoup trop loin. Et Caesius, il sourit pour de vrai. Pas un sourire vélane, un de ces faux sourires beaucoup trop parfaits, doré, blanc et immaculé. Avec ses lèvres, ce sont ses yeux et son âme qui sourient. Il a le sourire de quelqu'un un peu comme Basil, comme une tasse en porcelaine que l'on a poussé trop près du bord et qui est tombé de la table, qui s'est ébréché. Il a un sourire vivant, qui rend cette porcelaine encore plus belle. Comme du papier qui jaunit, comme des pierres qui vieillissent. Qui fait fondre Basil bien plus que sa beauté superficielle, attirante mais creuse. Enfin il s'ouvre, se montre.

Et il parle, il continue, Caesius. Le plus jeune, le soumis, la proie, peut sentir son parfum, enivrant, enivré, alors qu'il est touché par la grâce de ce qu'il entend.
Se rapprocher de quelqu'un, c'est se montrer vulnérable. C'est bander un arc tout en étant en face de la flèche tenue par l'autre. Il ne la lâchera pas, on l'espère. On ne le sait pas, on l'espère, et c'est tout. Basil le fait souvent, plus qu'il aimerait, parce qu'il veut être celui qui tient fermement la flèche, aussi. Il en a besoin.

La flèche, elle est décochée. Le baiser, il est décroché. Très subtil, doux. Leurs lèvres humidifiées par le vin qui les colle à peine, et elles se séparent lentement. Enfin crie son corps, frissonnant sous le contact inattendu. Une légère secousse remonte le long de sa colonne jusqu'à dresser les cheveux de sa nuque.
Ses entrailles le travaillent, son cerveau n'arrête pas non plus. Caesius non plus, d'ailleurs, il reprend la parole, il jette des fleurs sur Basil qui ne sait pas, ne sait plus.

Qu'est-ce qu'il doit faire ? Est-ce que lui doit se jeter sur Caesius ? Le message était pourtant clair, certain, on ne pouvait pas se tromper. Mais Basil n'y arrivait toujours pas, il ne savait pas. Il avait peur, peur de la suite, de ce qu'il était supposé faire dans une telle situation.

Caesius faisait attention à Basil. Conquérant, dictateur de ses besoins, de ses envies, il lui laissait encore le choix. Il s'était juste assez reculé pour décoller leurs lèvres mais restait toujours si proche. Basil ne voulait pas qu'il recule encore. Lui était resté stoïque du début à la fin, il n'osait pas bouger comme s'il faisait le mort.
Et la main du césar se posait sur sa cuisse, et c'en était trop pour Basil, qui reculait lentement tête, déboussolé, paniqué, la secouant doucement aussi. Il avait perdu pied avec la réalité et paniquait. Son cerveau s'était enfin arrêté de penser, mais il ne reprenait pas non plus.

C'était un silence long, insoutenable pendant lequel la main de Caesius lui dévorait la cuisse. Brûlante mais pas douloureuse.
Caesius avait enfin joué carte sur table, déroulé les options face à Basil qui mettait beaucoup trop de temps à se décider. Alors que le choix était vite fait.

Des secondes qui duraient des heures, et Basil revînt enfin. Il posa ses lèvres à son tour sur celles de son hôte. Il avait envie d'être proche de lui, d'être avec lui, d'être lui. Les yeux délicatement fermés, il l'embrassait doucement, se redressant sur son siège pour pouvoir mieux le sentir et le faire sien.

C'était enivrant, infiniment plus que le verre de vin qu'il finirait par tout simplement lâcher pour poser dans le cou de Caesius. Le verre se ramasserait éventuellement tout seul, et l'appartement était à refaire de toute façon.

La deuxième main de Basil trouva son chemin dans le dos de son nouveau président, le tirant doucement vers lui, dans le fauteuil avec lui. Assied-toi donc, Caesius.
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MessageSujet: Re: puberty happened (BASIUS)   puberty happened (BASIUS) EmptyMer 20 Déc - 10:59



puberty happened


L'air vibre. De toutes tes paroles. De tout cet air que tu déplaces. De ta présence que tu imposes, sans le vouloir - ou en le voulant très fort. Le pauvre Basil est une écharpe perdue dans le vent. Il ne sait où donner de la tête dans tes paroles, ne sait où poser ses prunelles qui se font timides, anxieuses. Ce côté humain et enfantin a de quoi plaire. C'est autre chose que ceux qui, gargarisés d'expérience, se targuent de s'y connaître, de montrer de nouveaux horizons. La fraîcheur de l'innocence. Un frisson d'interdit : tant d'années vous séparent, vous vous êtes connus si jeunes. Mais vous êtes à présent adultes, et oh combien consentants, non ? Le baiser est rapidement effacé, brisé dans le silence qui dure, et dure encore, déroulant son long fil autour de toi. Ton crâne est prêt à exploser - et si tu avais fait erreur ? Et si Basil te repoussait, éperdu, écoeuré par tes manières ? Il y en a eu. Il y en aura toujours. Fourvoyé, aveuglé par ton propre désir, tu aurais souillé Basil d'intentions projetées. Mais tu ne peux t'en vouloir d'avoir essayé. Tu y crois encore, malgré son recul, ses frissons - dégoût ? rejet ? surprise ? T'es prêt à retirer ta main, quand tu voudrais monter caresser l'aine, surprendre un grain de peau, sous le vêtement qui semble barrière infranchissable.

Puis il s'élève, se cambre vers toi, pour rendre ce baiser étonnant. Oublié, l'appartement ; oubliés le verre, le vin ; oubliée, l'heure. Oubliées, les raisons de votre réunion, ici. Il n'y a plus que ce contact chaud et rassurant. Il a goût de cerise noire. Tu sens ton coeur battre la chamade, tout excité d'avoir vu clair dans ce petit jeu que tu as initié. La nouveau t'excite, également - Basil. Tu te laisses guider, amusé, jusqu'à t'asseoir sur lui, sur ses genoux, face à lui. Votre position est loin d'être des plus confortables, mais par Merlin, tu t'en contrefiches. Déjà, tes longs doigts viennent chercher ce qu'ils désirent, caressant cou, tirant sur le tissu pour découvrir un morceau de peau. Tu peux pas non plus t'empêcher d'interrompre le baiser et, non sans mordiller un lobe d'oreille au passage, de taquiner. Ce n'est pas un oui, Basil, mais je vais tenter de deviner quand même ta réponse. Chaude, vibrante comme un alcool, tu embrasses son cou. Si tu avais pu t'imaginer, il y a dix ans, que vous finiriez ainsi. Mais c'est un bon point d'orgue pour des retrouvailles. Le meilleur. Tu t'inquiètes une seconde de Basil : timide comme il est, serais-tu son premier ? Mais qu'importe. Tout viendra à point. Tu n'es ni brusque ni brutal, juste passionné. Avide de contact que tu continues à chercher. Déjà, quelques vêtements se posent au sol, dans votre impatience à observer, à regarder, à contempler. Sous les rayons d'une lampe, celle de Basil ressemble à de l'or. Basil. Comme un envoûtement, de ce timbre doux et langoureux qui est le tien. Tu voudrais te l'approprier, en faire ta créature, qu'il te vénère, qu'il t'adule.

Tu te relèves, et non sans t'être emparé de sa main, tu le traînes derrière toi, dans l'escalier jusqu'à la mezzanine. Tu remarques, dans une éclair de lucidité, que vous faites la même taille. Tu ne cesses de le regarder, de lui sourire, comme pour l'apaiser, pour le rassurer, pour garder ce contact chaud, des yeux et de la main. Ton grand lit est là, juste sous une immense fenêtre à ciel ouvert, sur ces nuages couleur de plomb, aux tentures délicates de soie. Le reste de tes vêtements tombe, sans que tu y vois un danger. Tu rayonnes, mais non grâce au sang vélane. Tu t'approches à nouveau de lui, avec toute la douceur possible. Il fait ta taille. C'est excitant. Tu viens murmure tout contre lui, Sois mien, Basil. Et tu as rarement formulé un souhait aussi sincèrement, alors que tout ton être vient heurter délicatement celui du jeune homme. Tu n'avais guère imaginé le payer pour faire autre chose qu’agrandir ton intérieur. Comme deux planètes qui lévitent, se tournent autour, se heurtent et se cabrent, tu voles sa réponse et son silence par un nouveau baiser, tes mains papillonnant sur sa taille. Qu'il t'appartienne, comme tu as toujours voulu. Qu'il soit tien, de corps et d'esprit. Qui n'a jamais rêvé de dominer quelqu'un à ce point ? Pourtant, en cet instant, ce n'est pas par jeu ou par duplicité. C'est une émotion pure, une envie de contact et de connexion, presque innocente. Tu veux retrouver un peu de cette enfance que vous avez partagée. Tu veux retrouver tes souvenirs, et continuer à te sentir adoré. Tu te sens humain, vivant, et terriblement mortel. Tu es ivre de lui, de ce moment aussi surprenant qu’inattendu. Tu accueilles Basil dans ton monde, à bras ouvert. Tu le domines, parce que c'est ce que tu aimes. Être au-dessus, contrôler. Tu aimes voir naître la démente luxure, sous tes mouvements légers. Tu ne fais que commencer, avec lui. Tu es sensé le faire travailler, alors qu'il t'obéisse - qu'il s'épuise donc, et quand il en aura assez, il apprendra que les limites ne sont que grotesques barrières qu'on peut dépasser.

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MessageSujet: Re: puberty happened (BASIUS)   puberty happened (BASIUS) EmptyMer 20 Déc - 18:05

Douce délivrance qu'était ce baiser, qui avait brûlé ses lèvres et ses songes pendant toute la durée de leur entretien, pendant tout ce temps pendant lequel Basil s'était retenu.
Et maintenant que cela arrivait enfin, il ne savait plus où donner de la tête, il ne savait plus quoi penser. Il ne pensait presque plus, d'ailleurs, ses pensées obnubilées par ce qu'il sentait sur lui, contre lui, près de lui, avec lui, en lui. Et face à lui, sur ses genoux, toi Caesius tu t'asseyais, tiré par ses mains qui se voulaient délicates mais qui jamais ne t'auraient laissé partir. Il ne pouvait décoller ses lèvres de ton visage parce qu'il voulait te dévorer tout entier, et embrasser chaque centimètre carré de la peau si parfumée qui s'offrait à lui.

La peau de Basil frissonnait à ton contact aussi, dans sa nuque, dans son cou, dans le haut de son dos. Et tu lui murmurais des mots doux, osant lui infliger l'affront de détacher tes lèvres des siennes. Comment pouvais-tu oser un tel égoïsme, Caesius ? Il voulait t'embrasser, et même si c'était pour venir lui mordiller les oreilles, déjà Basil ne supportait pas de ne plus de sentir le vin de cerise qui parfumait tes lèvres. Il pouvait sentir ta gorge vibrer alors que tu susurrais ce suspense sensuel et lascif. Voilà que tu lui embrassais délicatement le cou, et lui voulait te dévorer. Il te ponctuait de bisous dans le coup, sur la joue, revenait dans le cou sans arrêt alors que dans ton dos, ses mains brûlantes se glissaient sous tes vêtements déjà. Il avait besoin de sentir une présence, une chaleur, parce que c'était de ça qu'il avait le plus besoin, encore et toujours. Et il voulait se rassurer, savoir que tu étais là, Caesius, que tu n'étais pas un rêve, et que tu ne partais pas non plus.

Tu dis son nom comme une prière que l'on murmure, mais Basil n'est pas d'humeur à parler, non. Il attrape ton visage entre ses deux mains chaudes, exploratrices, tentées et tendres et le ramène à lui, parce qu'il est affamé, et assoiffé de toi Caesius. Et dés qu'il lâche son emprise sur toi, tu en profites pour te relever et le tirer avec toi en haut des escaliers. Il sait très bien ce qu'il y a en haut de cette mezzanine, il n'est pas architecte pour rien.
Votre contact, entre toi et lui, vous ne le rompez pas. Vous vous tenez par la main et par les yeux, si bien que Basil aurait pu se casser la figure plusieurs fois. Mais il ne s'en rendait presque pas compte parce que c'était comme s'il lévitait à quelques centimètres du sol. Il ne réalisait toujours ce qu'il se passait.

Il était venu pour retrouver un ami, toi Caesius, son ami d'enfance qui l'avait tant inspiré, et il avait trouvé bien plus. Il le savait, il le sentait et cette fois il sentait qu'il ne se trompait pas. Bien plus, beaucoup plus. Caesius tu étais son élu. Tu ne lui devais rien mais lui te devrait beaucoup, t'apporterait beaucoup, loyal et pur. Et s'il ne le méritait pas, il le supplierait pour devenir tout et n'importe quoi, tant que c'était avec toi. L'ombre de ton ombre, l'ombre de ta main, l'ombre de ton chien, n'importe quoi tant qu'il était tiens, ne me quitte pas Caesius, ne me quitte pas.

Et ensemble, vous vous allongiez dans ce grand lit. Basil à tes côtés, qui ne te laissait pas une seconde de répis, à ne pas vouloir te laisser respirer. Après tout, c'étaient des années d'espoir bafoué, de sentiments désavoués, de confessions désamorcées, rien que pour toi Caesius. Tantôt tu prenais place au dessus de lui, et Basil se laissait faire, bien docilement parce qu'il t'aurait laissé faire de lui ce qu'il voulait, tantôt c'était à son tour de vous renverser parce que lui aussi voulait profiter de ce qui l'avait autrefois tant frustré. Peut-être que tu n'aimais pas ses retours de force, Caesius, mais il s'en fichait. Peut-être que tu pensais qu'il t'appartenait, mais pour cette fois-là, tu étais aussi à lui et il le méritait.
Dans sa tête, tout se chamboulait, il en tremblait presque de frénésie, parce qu'il s'abandonnait comme rarement il avait pu le faire. Il aurait pu en pleurer, mais il se retenait parce qu'il n'avait pas le temps. Il était occupé à coller ses lèvres contre chaque parcelle disponible de ton corps. Ton visage, ta bouche et tes joues, ton cou, ton torse, tes bras, ton ventre, partout.

Et plus tard, des heures plus tard peut-être, vous ne saviez pas combien de temps exactement, vous étiez allongé l'un avec l'autre. Dans vos bras, à respirer calmement, parce que vous étiez ensemble et que c'était tout ce qui comptait. Peut-être que dans ta tête, tu pensais déjà à autre chose, peut-être que pour toi, tout cela n'était pas grand chose, mais Basil ne te quittait pas des yeux. Il te regardait, ne te lâchait pas du regard. « Putain de vélane » se disait-il, mais sans la colère d'autrefois, parce que la frustration n'était plus. Il avait réussi, et dans sa tête, c'était toujours autant le bordel.
Tu étais si beau, triomphant, et tu étais dans ses bras, à le réchauffer de ta présence, ta prestance, de tout ce qui faisait que tu étais si parfait. Beau. S'il avait su, en arrivant à Poudlard, que tout cela arriverait un jour, de manière si belle, si parfaite...

Alors, Basil se rapprochait, niais, croisant ses jambes nues avec les tiennes et déposant un énième baiser sur ta joue. Il n'était jamais bien bavard, et là il n'avait rien à ajouter, tout avait été dit.
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MessageSujet: Re: puberty happened (BASIUS)   puberty happened (BASIUS) EmptyMer 20 Déc - 18:27



puberty happened


Chaque seconde était une explosion lascive. Le rapport de force se faisait plus coulant qu'habituellement. Tu n'y voyais rien de méchant. Posséder et être possédé. C'était presque comme être vénéré, pour toi qui te nourrissait de la foi, de cet espoir, de cette force chez les autres. Basil avait la peau chaude, les baisers ardents, et le corps présent. C'était tout ce qui comptait, et tu n'avais pas espéré autant. Qu'il te donnerait autant. Comme si ces heures étaient une déclaration, de sa part. Tu avais toujours fait exprès de rester distant, entre le sexe et les sentiments. Tu gardais la tête froide, le corps chaud. Mais c'était Basil, et c'était à la fois embarrassant et étrangement doux que de le remarquer, encore et encore, dans ta tête. Basil te touches. Basil t'embrasse, là et là. Et Basil est tien, Basil te fait sien. Au point que tes pensées se turent d'elles-mêmes, comme noyées dans les vagues charnelles. Rien n'avait plus d'importance que vous et vos sensations. Hédoniste du premier jour, Caesius, tu étais tel un Apollon découvrant le monde et le ciel. Tous les ciels. Les étoiles dans les cieux avaient l'éclat de ses yeux, dans la pénombre. Sa sueur aux effluves salées, son goût de cerise qui te fit rire, plusieurs fois, cristallin son qui égayait l'atmosphère. Tu n'es pas du genre silencieux. Tu aimes rire, et soupirer, et faire du bruit. Le bruit est la vie.

Vos halètements font place au silence fatigué et satisfait. Tu as les yeux fermés, roulé en boule contre lui, vos bras entremêlés. Vos corps l'un contre l'autre, dans la satiété charnelle. Tu souris, parce que tu sens son regard sur toi. Je sens le poids de tes yeux, Basil. Tu glousses, papillonnes des paupières. Tu sens les courbatures, tu as rarement eu l'occasion de te déchaîner autant. Il y aura peut-être quelques bleus inesthétiques, ici et là. Peu importe. Ils valaient le coup. Tu soupires sous son baiser. Tu te redresses sur un coude pour lui rendre son regard. Son silence est respectueux, doux. Bien trop doux. Tu ne regrettes rien, mais tu espères qu'il ne se fera pas d'idées. C'était spectaculaire, mais tu n'as pas envie de plus. Pas encore. Peut-être jamais. Mais t'es lâche. T'as jamais eu beaucoup de courage. Te drapant le bassin dans un drap, tu t'adosses au mur, alors qu'un paquet de cigarettes flottent à toi. J'aime fumer après une si belle étreinte que tu fais avec un clin d'oeil malicieux ; tu joins le geste à la parole. L'odeur étrange de cerise - encore elle - se vaporise avec ta fumée. Tu aimes ce goût. Basil l'aura deviné. Quelle passion, Basil. De quoi rendre Bloodybroom jalouse que tu glousses encore, en lui lançant un sourire mutin, le nez retroussé. Le goût de cendre dans ta bouche fait disparaître, hélas, celui salé de Basil. Tu pourrais déjà regretter qu'à l'aube, vous deviez vous séparer. Qu'est-ce qui vous empêche de réitérer l'expérience ? Adémar sera jaloux, sans aucun doute. Ton ami est possessif. Mais c'est Basil, à côté de toi, et son visage adorable te fait oublier pour le moment ton théâtral Adémar.

Vos jambes sont toujours nues, enroulées les unes autour des autres, les draps, le protège-matelas. Le bazar ambiant te faire rire à nouveau. C'était donc là ton secret. Assez vainement gardé. Je ne peux que t'encourager à assumer tes passions, mon tendre Basil et tu te meut dans une caresse taquine, sous les draps, avant de l'abandonner de tes mains, pour passer l'une dans tes cheveux poisseux et l'autre pour retirer la cigarette de tes lèvres humides. Je n'aurai jamais cru que nous en arriverions là, quelle agréable surprise. Tu te convaincs que Basil est différent des autres. Parce qu'il est ton ami. Tu te rallonges encore, cigarette entre les doigts. Quand je repense à ton jeune toi, je me fais l'effet d'un pervers. Autant me concentrer sur l'adulte tu chuchotes dans son oreille, mais tes gestes sont tendres plutôt que passionnés. Vous êtes repus. Tu pourrais vouloir, mais tu ne pourrais plus bouger le petit doigt. Tu roules sur toi-même, le corps perclus de douleurs agréables. Quelle étrangeté que d'avoir une présence chaude. Ils sont rares, ceux qui partagent tes draps après vos instants. Basil est différent, oui. Tu inspires une nouvelle bouffée de cigarette à la cerise, pour ne pas avoir à te demander jusqu'à quel point. Tu ne regrettes pas, j'espère t'amuses-tu à demander, absolument certain que ce n'est pas le cas. Comment pourrait-on vouloir effacer ces instants d'une mémoire ? Tu fermes les yeux, inspirant doucement l'air aux effluves de tabac.

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MessageSujet: Re: puberty happened (BASIUS)   puberty happened (BASIUS) EmptyMer 20 Déc - 19:09

« Je sens le poids de tes yeux, Basil.
-M'en fiche. »

Basil, ce n'était plus le même. Avant il avait été timide, réservé, parce qu'il ne voulait se montrer tel qu'il était vraiment, parce qu'il en avait honte. Et en un clin d’œil, en un baiser volé, Caesius lui avait montré qu'il n'avait à avoir honte de rien, et encore moi de lui-même.
Alors, Basil s'était ouvert, était devenu le vrai Basil. Il ne parlerait plus de la même manière, serait bien plus imprudent aussi. Il parlerait plus franchement aussi. Pur et franc, ce seraient deux adjectifs qui le décriraient bien.

Quand Caesius se tourne pour le regarder dans les yeux, Basil ose enfin soutenir son regard, scruter ses papilles jusqu'au plus profond de son âme. Il a confiance, enfin, mais il oublie un instant que que lorsque l'on regarde le diable droit dans les yeux, il nous regarde lui aussi.
Et ce regard, pour une fois, c'est Caesius qui le brise le premier, pour se redresser, pour fumer une cigarette. Alors Basil pose sa tête sur son ventre, encore moite de leur étreinte. Encore de la cerise, dont les effluves font doucement rire l'invité, qui n'a plus les idées très claires de toute manière.

Puis Basil rit ouvertement à la remarque de son nouvel amant, bien qu'il se recroqueville encore un peu sur lui en l'entendant. « Par Merlin, tu penses vraiment à elle, là maintenant ? Tu comptes pas l'inviter j'espère. J'y compte pas, moi. Brrr ! » Encore quelques rires, et Basil pose un bras sur les jambes de l'autre qui fume toujours sa cigarette. Il n'est pas très bavard, il est toujours comme ça quand il profite, Basil. Même s'il ne cogite pas à toute vitesse, il est juste calme, posé, à chercher la position la plus confortable.

Il met plusieurs secondes à répondre à Caesius. Pas parce qu'il cherche ses mots, simplement parce que c'est un sujet qu'il n'a pas l'habitude d'aborder, donc des idées rarement formulées.
« Je sais bien... En même temps t'as pas rendu la chose facile non plus ! Mais bon... C'est tellement difficile, aussi. Le regard des autres, on a beau dire qu'on s'en fiche... C'est terrible, d'avoir si peur d'être rejeté qu'on se dit qu'il vaut mieux ne même pas essayer, à force. »

Et Caesius se rallonge un peu tout en parlant. Basil l'écoute alors qu'il étend un peu son emprise sur lui, un bras derrière son dos, la tête sur son ventre, un bras pour le serrer de l'autre côté. Pensif, accroché comme une moule à un rocher. Un peu égoïstement, il ne voulait pas le laisser partir. Peu importe le plan qu'avait Caesius pour ce qui arriverait entre eux, parce qu'il en avait forcément un, on parlait de Caesius tout de même, Basil ne le laisserait pas s'échapper en cette fin d'après-midi, ou début de soirée, ou fin de soirée, peu importe.
Cette fois-là, Caesius était sien et à personne d'autre.

Depuis toutes ces années d'échanges, de silences, de reprises de contact, pendant lesquelles Basil avait attendu, espéré, s'était finalement fait une raison avant de revenir sur sa décision dés que Caesius repointait le bout de son nez. Parce qu'il était déjà grand et beau quand Basil l'avait connu, et qu'il n'avait fait que s'améliorer au fil des années.
Rien que quand Basil était en première année, qu'il ne savait pas encore ce que c'était l'amour, ce que c'était le genre d'amour qu'il pouvait transmette, et à qui il s'adresserait, Caesius ne le laissait déjà pas de marbre. C'était de l'admiration dans sa forme la plus pure, si pure et parfaite qu'elle ne contenait que presque aucune trace d'envie ou de jalousie. Rien que de l'aspiration.

Et finalement, ce qui venait de se produire, c'était comme un rêve d'enfant qui se réalisait. C'était comme de décrocher la Lune, bien qu'il ait décroché la lune de la Lune.
C'était pour cela que Basil rit un peu à la remarque suivante. Ah ça, si à Poudlard ils avaient su... Pire encore, seulement à quelques heures de cela, Basil ne s'imaginait pas que les choses prendraient de si belles proportions.

Ensuite, un petit silence calme, pendant lequel Caesius fumait, et pendant lequel Basil ne lâchait rien. Il avait toujours besoin de le sentir contre lui. D'autres besoins étaient assouvis, mais celui-ci pouvait très bien ne jamais l'être.
« Non, absolument pas. » répondit Basil, on ne pouvait plus sincère, déposant encore un baiser sur le ventre de Caesius, où il reposa sa tête encore un peu plus tard.

Non, Basil ne regrettait pas, pas encore. Mais il commençait à s'inquiéter, à avoir peur de la suite. Et s'il ne lui restait pas beaucoup de temps, ici là tout de suite avec Caesius ? Est-ce que Caesius allait finir par le mettre dehors ? Ou est-ce qu'ils pouvaient encore rester ici un peu plus longtemps ?

Basil ne voulait pas partir, retourner chez lui, seul dans son vieil appartement sans Caesius. Il passerait bien sa vie ici, dans ses bras et dans sa chaleur. Mais il ne pouvait pas le dire, parce que ce n'était certainement pas réciproque. Et s'il fallait se rendre à l'évidence, ils n'auraient peut-être pas de lendemain. Et aussi douloureux que cela puisse être, tout se passerait peut-être ainsi. Alors, il valait mieux changer de sujet, ou détourner l'attention. S'enfermer à nouveaux dans sa carapace parce que cela valait mieux que d'être blessé à nouveau.

« Toi non plus j'espère. Même si t'as bien compris que je ne suis plus le gosse que j'avais en arrivant à Poudlard, et encore heureux ! »
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MessageSujet: Re: puberty happened (BASIUS)   puberty happened (BASIUS) EmptyMer 20 Déc - 19:35



puberty happened


Basil est drôle. Il te faisait rire, avec sa façon de parler, ses remarques, ses maladresses, à Poudlard. Tu sens une confiance irradier de lui, dans son ton, sa prononciation. Comme si il avait mit le timide Basil de côté pour mieux rayonner à tes côtés. Tu apprécies ça. Tu es curieux de voir jusqu'où il irait. Jusqu'où sa franchise pourrait trouver ses limites. Tu caresses doucement ses cheveux, son front, du bout de tes doigts. Tu ris doucement, pour ne pas déranger le jeune homme collé à toi. Oui, non, ma générosité n'irait pas jusque là. Et apparemment, tu n'offres pas ce genre de services personnalisés à tous tes clients. Petit sourire goût cerise et tabac. Discuter après l'étreinte est un de tes petits rituels, comme si bavarder permettait de faire redescendre toute cette tension physique. Basil s'y plie avec soumission, et tu apprécies d'entendre le ton de sa voix, tu sens les vibrations de sa gorge contre ta peau. Ce qu'il dit est terrible et vrai. Pour lui. La peur du rejet. Quelle tristesse. Jouer un autre rôle que le sien, c'est tragique. Mais il y aura toujours des gens pour te juger. Autant jouer à être toi, alors. Facile à dire pour toi, t'es demi-vélane, t'es beau comme un dieu, et quiconque te rejetterait se retrouverait calciné sous ton regard, tes remarques acides et la puissance de ta famille. Globalement, les gens ont appris à faire avec toi et tes excentricités. Basil n'a pas cette chance. Hommes, femmes, ça n'a pas d'importance pour moi. Cela n'en a jamais eu. Et quiconque ferait une remarque là-dessus se verrait la cible de ma vengeance. Tu ris, mais d'un rire aigre. Tu l'as déjà fait. Détruire quelqu'un socialement pour t'avoir jugé, rabaissé en société, pour avoir tenté de te détruire à coups de rumeurs et de complots. Toi et ta famille. On a voulu vous souiller, et l'autre a fini pauvre, sans amis ni alliés. Nul besoin de verser le sang, quand la réputation peut s'effriter plus vite qu'un sucre dans du café.

Basil n'avait pas besoin de savoir ça. Mais en bon Serdaigle, il était intelligent. Heureusement qu'il ne nageait pas avec les requins que tu côtoies. Tu aimes le voir encore comme un gosse, innocent, même entre tes bras, à cet instant. Tu le laisses se coller contre toi, encore. Sa présence ne te dérange pas, chaude et rassurante, comme pour te promettre que tu ne seras jamais seul. J'ai engendré le mouvement. Je serai stupide de regretter. Tu hausses paresseusement une épaule, fait tomber la cendre dans un cendrier sur ta table de chevet. En bas, Salem émet un miaulement aigu que tu ignores superbement. Nous avons tous les deux grandis et fait des choix. Qui nous ont amenés jusqu'à cet instant. Profitons-en. Tu ne sais pas quelle heure il est. La fenêtre vous montre un ciel de plomb ; il te semble distinguer des étoiles. La nuit serait déjà tombée ? Tu prends ta baguette. Tu devrais envoyer un message à Adémar - n'aviez-vous pas une soirée, ou quelque chose dans ce goût-là ? Basil a fait vaciller ton être et tes neurones. Paresse sous ton crâne, tu le préviendras, ou tu ne le préviendras pas, et tu te feras pardonner avec des fleurs, des chocolats, une bouteille de whisky pur-feu. Tu sais comment l'amadouer, Adémar. Tu veux te center sur Basil, là, tout de suite. Il est chaud, et présent, et jeune. Et sa façon d'être, avec toi, te fais rayonner, te fais te sentir important. Le plus important. Le centre de son monde. Même si, étrangement jaloux, tu mets ça sur le compte du vélane. Tu pourras rayer demi-vélane de ta liste de conquêtes que tu ris, pince-sans-rire. Quelle cruauté que celle de plaire sous le coup de l'illusion. Tout le monde n'en a qu'après ma beauté que tu mimes, main sur le front, théâtral, dans un élan d'amusement. Vélane ou non, t'es beau à en crever, et t'en joues. Jouer les victimes par rapport à ça serait stupide. Du coup, tu le fais, pour jouer. Je t'ai tout de suite senti réceptif, quand tu es entré. Déjà, tout jeune, tu n'avais d'yeux que pour moi que tu notes d'une voix atone, à moitié endormi. Basil pouvait-il, dans un accès de déni, mettre toute cette histoire sur le dos de ton sang ? Non, il était bien, là. Il ne souhaiterait pas faire disparaître cette magie. Mais quand tu expliciteras tes intentions ? Quand tu rompras les idées de couple, d'émotions, de réciprocité ? Cela changera t-il quoi que ce soit ? Qu'importe, au fond ? Tu vis l'instant présent. J'aime ça. Être le centre d'un monde. Le tien. Tes regards, tes caresses, m'ont fait me sentir comme un demi-dieu. Je voudrais être adulé comme ça pour toujours que tu glisses, blotti contre lui, sur lui, près de lui, proche du sommeil du bienheureux. Sauf que tes paroles pourraient être méprises.

Pour toujours.
Ca fait long, toujours, tu sais, Cae.

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